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29/10/2016

Trois des participants présumés aux affrontements entre bandes dans le quartier de Wazemmes à Lille ont été déférés ce vendredi en comparution immédiate, notamment pour violence avec usage ou menace d’une arme. Ils ont entre 19 et 24 ans, un casier judiciaire chargé et deux ont une vie précaire liée à une situation administrative irrégulière. Ayant demandé un délai pour préparer leur défense, ils seront jugés le 30 novembre.

Le bref résumé des faits du président Jacques Huard laisse pantois : deux bandes rivales groupées derrière leur nationalité – Algériens contre Marocains – « qui se disputent la propriété du quartier » selon les termes du procureur Christophe Delattre.

Chaque blessé dans un camp entraîne la vengeance de l’autre. Le jeune blessé à la tête était «de la bande des Algériens», les trois jeunes jugés sont « de la bande des Marocains». En attendant le 30 novembre, deux ont été écroués. Le troisième, dont la situation est plus stable, comparaîtra libre. L’un des prévenus détenus a par ailleurs porté plainte contre la bande adverse : mardi avant l’affrontement, il a reçu deux coups de couteau.
La Voix du Nord


27/10/2016

Ce mardi après-midi, une bande a encore semé la désolation dans le secteur de la rue Jules-Guesde, avec des sabres et autres clubs de golf. Une vingtaine de voitures ont été dégradées. Un commerçant tire la sonnette d’alarme.
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«  On en a marre !  » Rachid (prénom modifié) travaille dans le secteur de la rue Jules-Guesde depuis des années. Ce commerçant a assisté au déferlement de violences de mardi après-midi. «  C’est une guerre de territoires entre bandes de clandestins, pour voler et dealer. » Ces bagarres emportent tout sur leur passage, y compris ceux qui n’ont rien à voir dedans.
«  Ils étaient une trentaine, avec des sabres, des clubs de golf, des scies, des bâtons et des pavés… J’en ai même vu un avec un revolver ! Je ne comprends pas pourquoi ils ont cassé les vitres d’au moins une vingtaine de voitures, notamment rue d’Arcole (une perpendiculaire à Jules-Guesde)  ! Des commerçants et passants ont aussi été frappés !  »

 Des habitants ont alors débarqué en force pour faire eux-mêmes la police. «  Plein de jeunes du quartier sont venus en courant de Magenta-Fombelle et de la rue d’Arcole pour «massacrer  »ces bandes, qui sont parties avant leur arrivée. Il va y avoir des morts !  » Ce nouveau cycle de débordements s’inscrit dans le sillage d’un autre, à la fin de l’été.

La poussée de fièvre de cette semaine ne va pas s’arrêter tout de suite, prédit Rachid. «  Ça va encore durer quelques jours. » Mercredi, déjà, un rassemblement a encore failli dégénérer. «  Ils étaient revenus pour se battre. Mais la police est intervenue et ils se sont tous éparpillés. »
Rachid a vu le secteur sombrer «  depuis trois-quatre ans. Les pouvoirs publics laissent pourrir le quartier. Rue Jules-Guesde, des maisons sont murées, des commerces ferment…  »
La vidéosurveillance installée cette année par la mairie n’a rien changé, constate-t-il. «  Ils s’en fichent ! Ils dealent sous les caméras et mardi, ils avaient mis des capuches pour ne pas être reconnus. La police fait son boulot, elle interpelle. Mais derrière, la justice ne suit pas, sous prétexte que beaucoup des délinquants sont des mineurs.  »
Ce climat électrique menace d’exploser, redoute Rachid. «  Je connais des commerçants et des habitants qui se sont armés. Comme il n’y a pas de solution, l’idée de créer une milice circule. » Cette simple évocation en dit long sur l’exaspération ambiante.
La Voix du Nord

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