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Dans “Un président ne devrait pas dire ça… ” le chef de l’État “admire” en professionnel de la politique, le travail effectué par la présidente du Front national à la tête de son parti. Et s’en effraie.

Selon les auteurs du livre Gérard Davet et Fabrice Lhomme, un rendez-vous avec la présidente du FN l’aurait particulièrement marqué. Soucieux d’associer toutes les formations politiques à la réforme des régions concoctée par l’exécutif, le président la reçoit le 16 mai 2014. Hollande a été « saisi », ce vendredi de mai, « sincèrement étonné par le travail fourni par le Front national, très argumenté, bien charpenté», racontent les auteurs. « Et puis c’est le pack d’une équipe de rugby qui se présente face à lui, groupé, pénétrant. Il ressent la force d’un parti uni », ajoutent-ils. Une dynamique qui tranche avec les autres formations politiques, et notamment l’UDI, « venus à sept ou huit », avec « autant de positions que de participants», remarque Hollande.
Évidemment, le président est à des années-lumière des idées de Marine Le Pen. Mais, lorsque elle lui lit son texte très critique contre la réforme, il juge son discours « très efficace» : « La seule qui est venue avec un texte articulé, avec une logique, qui peut s’entendre, qui est de dire : En fait, vous faites cette réforme parce que l’Europe vous demande de la faire, c’est Marine Le Pen.. » « Si ce discours avait été prononcé à l’extérieur, il aurait été très efficace. Les autres étaient dans le calcul politicien… » explique-t-il encore aux journalistes du Monde.
Pour François Hollande, sa volonté d’occuper le pouvoir la rend beaucoup plus redoutable que ne l’était son père. Pour le reste, les deux partagent « la même politique, la même philosophie, la même idéologie», à quelques points de détail près : «Le Pen père était obsédé par les juifs, Marine Le Pen est obsédée par les musulmans. Le Pen père était contre l’immigration, Marine Le Pen est contre la francisation, les gens qui accèdent à la nationalité, le métissage… Elle va s’en prendre aux nationaux, pas aux immigrés. Elle ne pense pas à chasser les immigrés. Elle pense à redonner une clarification à ce que veut dire être français. »
Au milieu de ces compliments, Hollande relève tout de même son talon d’Achille : « Là où elle est mal à l’aise, c’est sur les questions de politique étrangère, ce ne sont pas ses sujets. » […] Le Point

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