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19/10/2016

Semy, le lycéen barbu de 21 ans est retourné en cours ce mardi. Ce jeune homme de confession musulmane, scolarisé en terminale S, avait annoncé qu’il quittait le lycée car il refusait de tondre sa barbe, portée par « conviction religieuse ». Il certifiait que son proviseur lui avait reproché d’avoir un comportement « radical ». Après une rencontre avec le dirigeant de l’établissement, Semy a pu retourner en cours. Le rectorat de Créteil, qui indique qu’aucun ultimatum n’a jamais été posé au jeune homme, assure que l’équipe pédagogique de Jean-Renoir fera tout pour « l’aider à suivre sa scolarité dans de bonnes conditions ».

(…) Le Parisien


Semy, 21 ans, élève de terminale de Bondy (Seine-Saint-Denis), porte depuis deux ans une barbe par conviction. Il affirme que son proviseur le lui a interdit.

Il arrive un peu gêné devant son lycée, le regard désemparé. Semy ne se laissera pas prendre en photo de face. «Vous ne pouvez pas seulement préciser la longueur de ma barbe ? » questionne d’une voix hésitante ce jeune homme scolarisé en terminale S au lycée polyvalent Jean-Renoir à Bondy (Seine-Saint-Denis). Il posera de profil de peur d’être «stigmatisé davantage». Cette barbe noire — tant à la mode dans les quartiers branchés — lui cause de graves déboires scolaires.

Depuis jeudi, ce Français de confession musulmane ne va plus en cours. Il affirme que son proviseur lui a demandé de se raser ou de la raccourcir sous peine d’être exclu. « Je lui ai expliqué que je la laissais pousser par conviction religieuse. Il m’a rétorqué que c’était un signe de radicalisation et m’a dit : Tu la coupes ou tu pars. Ses menaces m’ont mis la pression. J’ai fini par rédiger une lettre pour l’alerter que je quittais le lycée. Il m’a laissé quelques jours de réflexion pour voir si je changeais d’avis et décidais de la raser… Mais je ne veux pas !» s’indigne ce jeune homme âgé de 21 ans, qui souhaite commencer des études d’infirmier l’année prochaine.

Semy, dont le père est athée et la mère musulmane non pratiquante, arbore cette barbe depuis deux ans. « Le Prophète la portait. C’est quelque chose d’important pour moi. A un moment, je venais en cours en sarouel, mais le proviseur m’a demandé d’arrêter. Je l’ai écouté, car je comprenais que ça pouvait être vu comme un signe religieux, mais la barbe non», juge le jeune homme, qui reconnaît avoir parfois manqué l’école pour aller à la prière du vendredi ou préférer ne pas serrer la main de ses copines de classe «par décence». […]

Rien dans le règlement intérieur de l’établissement ne stipule pourtant que le port de la barbe y est interdit. «Je ne suis pas le seul à en avoir une, que ce soit chez les élèves ou les profs», relate Semy, arrivé dans le lycée au printemps dernier après avoir déménagé. A la sortie des cours, ses copains lui apportent leur soutien. «Il paraît que ce sont des parents qui se sont plaints au proviseur, avance une lycéenne. On mélange tout ! Qu’est-ce qu’on veut ? Qu’il se radicalise vraiment parce qu’il se sent exclu de la société ? » […]

Le Parisien

Merci à jojo2

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