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Champtercier, village des Alpes-de-Haute-Provence de 800 habitants, devra accueillir, d’ici un mois, une centaine de migrants érythréens et soudanais, à la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais.

La maire, Régine Ailhaud-Blanc (divers gauche) comprend les inquiétudes que leur arrivée suscite et trouve aussi le ratio d’arrivants par rapport à la population un peu trop important. Mais « il faut savoir raison garder, assène-t-elle. On n’est plus un village gaulois, c’est la mondialisation ! Et ça ne fait que commencer, ces migrations. Il faut qu’on soit ouverts. On ne peut pas rester sur des vieilles positions, il faut accueillir les gens et vivre ensemble ».

Quittez la zone commerciale du sud-ouest de Digne-les-Bains, laissez derrière vous le grand Carrefour qui en est le cœur battant et les franchises installées dans des bâtiments en tôle. Engouffrez-vous sur la sinueuse D3, montez et, au bout de trois à quatre minutes, pas plus, une modeste mairie puis une église apparaissent : vous êtes à Champtercier (Alpes-de-Haute-Provence), 800 habitants… mais plus pour longtemps. Pas moins de cent migrants venus de Calais doivent être accueillis une fois le démantèlement de la « jungle » commencé.

Perché à 700 mètres d’altitude, le village paraît hors du temps, entouré de montagnes verdoyantes. Ici, le silence des rues désertes est seulement troublé par les jeux des enfants dans la cour de la petite école, sur la place centrale.

Dans cette image d’Epinal de la France rurale, il n’est pas difficile d’imaginer le choc que représente la venue prochaine d’une centaine d’étrangers, majoritairement des hommes, érythréens et soudanais.

[…] Nicole – Nikki – Hess, qui loue aussi aux touristes une partie de sa longère, a décidé de ne plus laisser sa maison ouverte aux quatre vents. Cette assistante maternelle franco-allemande vit seule avec son fils de 11 ans. L’installation prochaine des migrants l’inquiète énormément. Elle a anticipé leur venue en se barricadant, cadenas aux portes et volets fermés. Mais sa maison, loin du bourg, est d’autant plus isolée que, quelques centaines de mètres en contrebas, le portail qu’il faut franchir pour y accéder est cassé et ne peut plus s’ouvrir à distance. […]

Elle ramassera peut-être aussi ses pommes un peu plus tôt cette année, avant qu’« ils » arrivent. Elle bout : « Ça me gonfle qu’on nous empêche de vivre comme d’habitude. » {…]

Le Monde

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