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Une dizaine de jeunes tiennent la place, casquettes et capuches vissées sur la tête pour certains, le verbe haut pour d’autres. À quelques mètres, une quinzaine d’autres prient à genoux sur des tapis. Il est 17 heures ce jeudi, sur la place Marcel-Rivière. Nous sommes au cœur du quartier prioritaire Orly parc de Lagny-sur-Marne. En face d’une école élémentaire et devant plusieurs commerces de proximité. Depuis plus d’un mois, jusqu’à une trentaine de musulmans investissent l’espace public cinq fois par jour le temps de la prière. Le vendredi, c’est au Parc des sports, plus à l’écart, qu’ils se réunissent.

Impuissante, la mairie de Lagny a verbalisé quelques-uns d’entre eux et la police municipale effectue des rondes régulières. Rien pourtant ne s’en est suivi, et les musulmans sont toujours plus déterminés. […]

Au-delà de la pratique religieuse, ces prières prennent la forme d’un acte militant pour ces fidèles privés de mosquée depuis sa fermeture administrative dans le cadre de l’Etat d’urgence en décembre dernier. Sous surveillance des services de renseignements, la mosquée serait noyautée par une poignée de fidèles, fichés S, assignés à résidence, mis en examen pour l’un d’entre eux et suspectés de liens avec l’organisation Etat islamique. Plusieurs d’entre eux auraient rejoint les zones de combat en Syrie et en Irak, notamment l’ancien imam radical Mohamed Hamoumi qui a fui en Égypte en décembre 2014. […]

Ils ont fait de ces prières de rue un droit. « On nous a retiré notre lieu de culte, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse d’autre, on ne fait de mal à personne, et vous voyez, la police nous laisse faire ! », s’insurge un autre fidèle, son tapis sous le bras tandis que les anciens se font discrets et quittent la place rapidement après la prière.

Contactée, la préfecture de Seine-et-Marne, « dans l’attente d’éléments précis sur ce dossier, communiquera plus tard ». La mairie de Lagny affirme quant à elle travailler « à des solutions pour faire cesser ces prières de rue ».

Le Parisien

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