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Confrontés aux insultes mais aussi à des agressions de plus en plus nombreuses, les jeunes réagissent. Malgré le silence de la gauche et des associations antiracistes.

Les quolibets remontent tous à l’enfance. Cette cour de récréation où ils se faisaient traiter de « face de citron » ou interroger sur le goût du chien qu’ils mangeaient forcément. Plus tard sont venues les insultes dans la rue puis les agressions. Les Asiatiques n’ont jamais été inclus dans le slogan « Black-Blanc-Beur », symbole de la France fière de sa multitude, au lendemain de la Coupe du monde de 1998. Ils n’ont jamais été intégrés dans les testings anti-discriminations et ne figurent guère dans les campagnes de publicité contre les stéréotypes raciaux. Ils sont pourtant l’objet quotidien de préjugés bien ancrés dans la population.

« Chinetoque », « bol de riz », « yeux bridés », les membres de la communauté chinoise ont tous entendu ces interjections. Tous aussi ont été assimilés à ce cliché d’immigrés riches, prospérant dangereusement en silence. Depuis cinq ans, ces stéréotypes sont le mobile d’agressions violentes par des jeunes des quartiers où ils ont élu résidence, dans les arrondissements du nord de Paris et de sa banlieue surtout. Dans ceux de la Guillotière, à Lyon, ou de Belsunce à Marseille aussi, mais en moins grand nombre. […]

« Dans le métro, un jeune m’a lâché : ‘Casse-toi, chinetoque !’ Si cela avait été un juif, il ne se serait pas permis, relate aussi Olivier Wang, jeune avocat spécialisé dans le droit commercial et responsable de l’Association des jeunes Chinois de France. Quand on entend ça en voyant les gens se marrer, on se sent mal. Le gros problème, c’est que tout le monde a tendance à en rire.» Insulter un Chinois ne provoque que rarement une réaction d’indignation. […]

Estimée à 400 000 personnes, la communauté d’origine chinoise semble trop peu nombreuse pour faire l’objet d’études distinctes. Mais les enquêteurs ont recueilli de nombreux témoignages sur le mépris et le dénigrement dont ils se disent victimes. «Il y a une certaine invisibilité du niveau de racisme vécu par les Asiatiques. Il n’est pas thématisé car il est recouvert par la situation des Arabes et des Noirs», reconnaît Patrick Simon, démographe, coordonnateur de l’étude. […]

Le Monde

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