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En défendant les propos de l’ancien chef de l’Etat sur “nos ancêtres les Gaulois”, le président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon tente de s’imposer au milieu du dialogue Sarkozy/Hollande mais vise, peut-être aussi, une nouvelle cible électorale, comme les électeurs partis vers le Front national.

L’heure n’était déjà pas au grand amour. Entre le NPA, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, les relations étaient plus que tendues depuis des mois et l’orage ne demandait qu’à exploser. C’est chose faite depuis que l’ancien candidat à la présidentielle a développé, lors d’un déplacement à Boulogne mardi, sa pensée sur un sujet à la mode mais hautement clivant, à droite comme à gauche : l’identité. […]

Il faut dire que la lutte est acharnée en vue de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a décidé de faire cavalier seul alors que Pierre Laurent souhaite, pour sa part, discuter avec Cécile Duflot et la gauche du PS afin qu’il n’y ait qu’un seul candidat à la gauche de François Hollande, accusant Jean-Luc Mélenchon de présidentialisme exacerbé. Cette polémique vient donc sur fond d’intérêts divergents. Mais si les cadres de la gauche de la gauche s’en prennent aussi frontalement à Jean-Luc Mélenchon, c’est aussi parce que ce dernier soulève une vieille polémique, remet à jour une fracture qui divise encore aujourd’hui la famille entre communistes profondément laïcs et pas franchement pro-immigration et une extrême-gauche multiculturaliste qui pensent les immigrés comme les nouveaux prolétaires.
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Pour quelle raison Jean-Luc Mélenchon, dont le directeur de campagne disait en 2012 “Dans une société médiatique, quel est le sujet dont on va parler et reparler sans cesse ? Nous, on veut que ce soit la redistribution des richesses. On veut mettre la question au cœur du débat, c’est une bataille culturelle“, ravive-t-il le débat sur l’identité ?

Sans doute est-ce une manière pour lui de se hisser au niveau de Nicolas Sarkozy, de lui répondre comme s’il devait l’affronter au second tour de la présidentielle, disputant ainsi le leadership à François Hollande. Mais il entend aussi attirer à lui de nouveaux électeurs. Des électeurs partis vers le Front national par exemple ? Il ne lui a sans doute pas échappé qu’en 2012, après son discours de la plage du Prado, les sondages, en pleine ascension alors, se sont mis à baisser. Relation de cause à effet ? C’est bien difficile à dire. Mais Jean-Luc Mélenchon en a peut-être tiré une leçon et tente aujourd’hui de corriger le tir.

atlantico

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