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Selon le philosophe François Noudelmann, professeur à paris 8, l’identitarisme canalise les angoisses de nos sociétés, mais peut aussi bien précipiter leur dislocation. Il affirme que “L’ identité nationale” est “l’expression d’un pays en quête d’unité

L’identité nationale sera le thème majeur de la prochaine élection présidentielle, annoncent les commentateurs politiques. Selon D’aucuns y voient le piège tendu par des politiciens de droite qui agitent le spectre du déclin et stigmatisent des populations mal assimilées à la nation. Le précédent président de la République, Nicolas Sarkozy, en quête d’un retour, connaît la recette d’une telle agitation idéologique, pour avoir instauré pendant trois ans un ministère de l’identité nationale. Cependant, plus qu’une stratégie politique, ce concept fonctionne comme un symptôme qui révèle non seulement un doute mais aussi un défaut identitaire. En effet, plus un sujet, individuel ou collectif, éprouve le besoin d’affirmer une thèse ou une image de lui-même, plus il en manifeste, paradoxalement le manque de réalité. Afficher des drapeaux partout dans un pays est souvent le signe que l’unité ne va pas de soi et qu’il faut la soutenir. C’est précisément parce qu’il sait son identité fragile, voire inconsistante, qu’un sujet éprouve la nécessité de la transformer en un mot fétiche. […]

Le peu de réalité saisie par le concept d’identité n’empêche pas la puissance de ses effets, au contraire. Son extension par des expressions comme « identité nationale », « identité française » ou « identité culturelle » se prolonge par des métonymies telles que « Gaulois », censé identifier un peuple représentatif, mais aussi des comportements et même des physionomies.

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Le retour du mot « gaulois », avec sa charge discriminante, n’est pas l’exclusive du discours politique et se manifeste dans le langage social pour désigner des individus selon leur couleur de peau. Souvent synonyme de Français blanc, il s’inscrit dans un vocabulaire racial qui décline toute une palette de termes ethniques.

Ces identifications qui auraient été jugées racistes par la majorité des générations à la fin du siècle dernier, sont désormais ordinaires, comme s’il était normal d’être distingué par sa couleur, ou son appartenance ethnique. […]

Le Monde

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