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Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, et les attaques qui ont suivi, le débat revient malheureusement régulièrement dans les rédactions françaises : parle-t-on trop du terrorisme ? “S’il y a un truc qui est anxiogène, c’est bien le terrorisme. Mais le journalisme en démocratie se doit d’en parler”, estime Hervé Brusini, directeur de la stratégie de l’information de France Télévisions.

L’ancien grand reporter, lauréat du prix Albert-Londres, appelle à faire une distinction. “Il y a une très grande différence entre faire la propagande du terrorisme et informer sur le terrorisme, juge-t-il. Informer sur le terrorisme, c’est faire tomber les masques. Enquêter sur les personnes, les nommer, montrer leurs visages. C’est répondre au souci d’une société, mais je pense aussi aux victimes : elles sont en droit de savoir qui a fait quoi.”

Hervé Brusini appelle ses jeunes confrères à ne pas tomber dans l’autocensure. “Enquête encore plus, va voir ce qui se cache derrière, qui finance, qui donne les ordres, quels sont les réseaux”, invite-t-il.

Le tout sans pour autant négliger la prise de recul. “Le terrorisme nous invite à penser la valeur de l’image, analyse le journaliste. On aurait tendance parfois à montrer des images de propagande fabriquées par le groupe État islamique comme une sorte d’illustration. Non, l’image de la tragédie, ça se respecte, parce que c’est de la vie et de la mort.” “Utiliser la publicité jihadiste pour faire bouillir ma marmite médiatique, ça, c’est la honte”, conclut-il.

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