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Cette petite ville de Saxe, dans l’ex-RDA, est le théâtre de violents affrontements entre jeunes réfugiés et groupes d’extrême droite.

La Saxe bastion de l’extrême droite en Allemagne : voilà une distinction dont ce Land de l’ancienne RDA n’est pas près de se débarrasser. Depuis des semaines, la petite ville de Bautzen est le théâtre d’affrontements violents entre jeunes réfugiés et groupes d’extrême droite. À la tombée de la nuit, sur le Kornmarkt, la place principale du centre-ville, des jeunes passablement éméchés dans les deux camps se retrouvent face à face. Provocations, injures, jets de bouteille et de pierre, mais aussi coups et blessures. Selon la police, ce sont les jeunes réfugiés, mineurs pour la plupart, qui agressent les jeunes extrémistes du cru rassemblés sur la place. La bagarre finit immanquablement par éclater et les forces de l’ordre arrivées en grand renfort ont du mal à séparer les deux camps. Le dernier incident de cet ordre a eu lieu à la mi-septembre. Depuis, la police a imposé un couvre-feu à partir de 19 heures pour les réfugiés et leur a interdit de consommer de l’alcool.

Le Kornmarkt est devenu le symbole de la recrudescence de la violence d’extrême droite dans l’est de l’Allemagne. Au cours des derniers mois, la police a été obligée d’intervenir plus de 70 fois sur cette place. Les extrémistes allemands réagissent aux provocations des jeunes réfugiés aux cris de « c’est notre Bautzen », « les étrangers dehors ». Au mois de février déjà, un incident grave avait scandalisé l’Allemagne : un ancien hôtel de Bautzen, transformé en foyer d’accueil pour les réfugiés, avait été réduit à un tas de cendres. L’enquête a très vite conclu à un incendie criminel. La foule des badauds, parfois hilares selon les témoins, avait empêché l’intervention rapide des pompiers. Autre transgression qui défia la chronique : en visite dans cette petite ville, le président allemand Joachim Gauck, partisan de la politique des portes ouvertes aux réfugiés, avait été accueilli aux cris de « traître » et hué par un petit groupe de manifestants. […]

Le Point

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