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Près de 2,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, dimanche 18 septembre, à Berlin, pour un scrutin dont l’objet est double : d’une part, l’élection des quelque 140 membres du parlement régional (Berlin étant un des 16 Länder du pays), qui eux-mêmes seront chargés d’élire le maire ; d’autre part, l’élection des douze conseils d’arrondissement de la ville (Mitte, Spandau, Friedrichshain-Kreuzberg, etc.). Deux semaines après celles organisées dans le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, qui ont vu une poussée de l”AfD, ces élections ont une dimension symbolique particulière et une portée nationale.

« Le problème ne serait pas seulement d’avoir 10 députés AfD sur 140 au parlement régional. Ce n’est pas ça qui va changer la ville. Un plus gros problème serait que l’AfD ait, dans chaque arrondissement, un ou deux adjoints au maire », autrement dit des élus directement chargés des finances, de l’éducation, de la santé ou de la culture. (Michaël Müller, maire de Berlin)


[…] Estimant que « le SPD et l’actuelle CDU de Berlin ont des points de vue fondamentalement différents », allusion aux prises de position de Frank Henkel, tête de liste CDU, en faveur de l’interdiction de la burqa et de la suppression de la double nationalité, M. Müller a déclaré, à la mi-août, que son souhait était de changer de partenaire et de gouverner désormais avec les Verts. […] Selon les derniers sondages, l’AfD, dont la liste est conduite par Georg Pazderski, un ancien officier âgé de 64 ans, pourrait recueillir, dimanche, environ 15 % des voix. Rien ne dit cependant que son score ne sera pas supérieur : lors des derniers scrutins régionaux, les sondages avaient en effet eu tendance à sous-estimer le poids de l’AfD. Si tel est à nouveau le cas, le parti pourrait devancer die Linke, ce qui serait pour lui une victoire majeure dans une ville où la gauche radicale est solidement implantée et relativement active.
Face à une telle perspective, la mobilisation contre l’AfD a pris une ampleur inédite dans les tout derniers jours de la campagne. Dans un message publié jeudi sur sa page Facebook, Michäel Müller, pourtant peu coutumier des déclarations tonitruantes, en a fait un enjeu central du vote de dimanche : «10 % ou 14 % pour l’AfD, est-ce sans importance ? Non. Ce serait perçu dans le monde entier comme le signe du retour de l’extrême droite et des nazis en Allemagne. Berlin n’est pas n’importe quelle ville. Berlin est une ville qui, de capitale de Hitler et de l’Allemagne nazie, est devenue un phare de la liberté, de la tolérance, de la diversité et de la cohésion sociale.» Tout un symbole : vendredi, l’une des vitrines de ce Berlin d’aujourd’hui, le Berghain, le plus célèbre club de musique électro de la ville, est à son tour entré dans la campagne en indiquant, dans sa programmation de dimanche : « Allez voter, barrez la route à la droite populiste. »
Le Monde

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