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Primaire. Alors que son avance sur Sarkozy se réduit dans les sondages, le maire de Bordeaux est tendu et irritable.
La scène a lieu mardi soir, juste après le discours d’Alain Juppé à Strasbourg. Le candidat à la primaire quitte la scène du palais des congrès devant un mur de micros et de caméras. Une journaliste l’interroge avec insistance sur Nicolas Sarkozy. La question est visiblement celle de trop. Juppé la rembarre, file la mine sombre dans l’arrière-scène avec son épouse Isabelle, puis lâche devant quelques témoins médusés : « Ils me font tous ch… ! » « Dans cette campagne, il va falloir du calme, du sang-froid et de la sérénité », jurait pourtant Juppé quelques jours plutôt à La Baule, en pleine université d’été des Républicains, assurant qu’il serait même comme un « bonze, le bonze de Bordeaux ».
Mais depuis, la zénitude du candidat à la primaire est soumise à rude épreuve. La sortie depuis une semaine de son livre « De vous à moi », exclusivement en numérique, n’a pas fait le buzz médiatique espéré. Surtout, Alain Juppé voit fondre comme neige au soleil l’avance, pourtant confortable, qu’il avait sur Nicolas Sarkozy dans les sondages. En témoigne l’enquête Harris Interactive pour France 2 publiée hier où l’ancien chef de l’Etat est désormais à égalité avec son ancien ministre des Affaires étrangères au premier tour (37 % d’intentions de vote). Et Juppé ne gagnerait plus qu’avec 4 points d’avance au second (52 %, contre 48 %).
De quoi faire sortir le bonze de ses gonds ? « Depuis la rentrée, le climat a changé. Il y a de la tension. Il s’agace de plus en plus, parfois pour trois fois rien. Notamment en déplacement, où il ne supporte pas le moindre cafouillage, note une petite main de son staff de campagne. Dès qu’il sent qu’il y a un truc qui cloche, ça part en vrille. » Ces derniers jours, Juppé est très remonté. Il en a marre d’être caricaturé par son principal adversaire. Comme lundi à Provins (Seine-et-Marne), quand Sarkozy a raillé son positionnement sur la laïcité en disant qu’il n’accepterait « pas les accommodements prétendus raisonnables avec les extrémistes », alors qu’il n’a jamais fait un tel rapprochement.

« Ah bon, je fais des accommodements raisonnables avec les extrémistes ! Qui m’accuse de faire cela ? » s’emporte-t-il en tapant du poing sur la table,
quelques heures avant son meeting strasbourgeois, devant un parterre de journalistes. […]
Le Parisien

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