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Communiqué de Caroline Fourest
La Cour d’appel de Paris vient de confirmer ce que je disais sur le plateau d’On n’est pas couché en mai 2015. Elle a constaté que depuis janvier 2015, soit plusieurs mois avant l’enregistrement de cette émission, la plainte que me reprochait Aymeric Caron était bien prescrite. J’ai donc bien gagné le procès intenté par Madame Rabia Bentot, condamnée à me verser 4000 euros pour frais de procédure.
Cette plainte visait l’une de mes chroniques de France culture de 2013, où je dénonçais les agressions survenues contre des femmes voilées comme « odieuses et clairement racistes ». Elle invitait toutefois à ne pas s’emballer dans deux affaires, où tout incitait à la prudence. A commencer par les déclarations flottantes et contradictoires des plaignantes. L’une d’elle disait avoir été attaquée par deux hommes rasés puis un « skin à crète », ce qui est rare. Aucune trace de coups n’a été constatée. Aucune image de l’agression n’a été retrouvée sur les caméras de surveillance. Trois de mes sources, sur le terrain et proches de l’enquête, ont émis des doutes… L’avocat de ces deux femmes voilées, Maître Hosni Maati, lui-même, a expliqué à la presse qu’il n’avait pas pu parler à l’une de ses clientes, seulement à son mari.
C’est sur la base de ces incohérences que j’ai invité à la prudence, comme d’autres confrères.[1] Bizarrement, j’ai été la seule à être poursuivie par maître Hosni Maati… Qui est aussi l’avocat des Indivisibles (les fameux « Y a bon Awards »), du Collectif contre l’Islamophobie, dont la capacacité à la manipulation n’est plus à démontrer, et plus récemment d’une jeune fille ayant agressé une femme dans un tramway parce qu’elle portait une jupe.
C’est donc cette fameuse plainte, dérisoire et destinée à me faire payer mes positions sur la laïcité, que brandissait Aymeric Caron — devenu l’auteur de livres passionants sur les vers de terre — comme une infâmie digne de me retirer ma carte de presse. Sur le moment, lassée de subir cette inquisition déplacée et souhaitant parler de sujet plus sérieux comme l’attentat contre mes amis de Charlie, j’ai répété ce que m’avait dit mon avocat, maître Richard Malka. A savoir que la partie adverse n’ayant pas « interrompu le délai de prescription », l’appel était donc prescrit et que j’avais gagné.
La Cour d’appel aurait pu le confirmer bien plus tôt, quelques semaines seulement après l’émission On n’est pas couché…. Si maître Hosni Maati n’avait pas tout tenté pour repousser l’échéance. Nous avons eu droit à tout : demandes de procédures subsidiaires au dernier moment pour différer le verdict, l’invocation de « calculs rénaux » pour ne pas venir à l’audience et puis finalement, de guerre lasse, sa grande absence le jour venu… La constatation de la prescription, effective au moment de l’émission, a ainsi été différée de plusieurs mois.
Pendant tout ce temps, on a pu tranquillement pourrir ma réputation, sur les réseaux sociaux et auprès de mes confrères, jusqu’à convaincre Laurent Ruquier que j’avais menti, jusqu’à obtenir même qu’on me banisse d’une émission de Service public sous prétexte d’un faux mensonge. Depuis, pas un forum, pas un billet, pas une prise de position, même juste, prouvée et mesurée, sans qu’on me traite de « menteuse ».
Ce refrain a une histoire. Il a commencé en 2004, lorsque Tariq Ramadan m’a accusé de mentir pour avoir démontré…. Ses mensonges ! Un procès repris par son ami Pascal Boniface, condamné pour contrefaçon, puis par Marine Le Pen…. Qui a cité Pascal Boniface, un compagnon de route des islamistes, pour tenter de discréditer le livre que je lui consacrais.
Ainsi va le monde quand on fait métier d’informer sur des propagandistes. Si vous démontrez leurs mensonges, un peu comme dans une cour de récré, c’est vous qu’ils accusent de mentir. Que ce petit jeu amuse les extrémistes est une chose. Qu’une émission de service public s’y prête en est une autre.
Maintenant que les faits sont établis, je ne doute pas un seul instant que Laurent Ruquier et son équipe auront à coeur de rectifier auprès de leurs spectateurs. De mon côté, je me réserve le droit de poursuivre les sites et journaux qui continueraient à me diffamer sans rétablir la vérité.
Caroline Fourest, 31 août 2016.

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