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Le chanteur de Zebda, Magyd Cherfi publie un livre «Ma part de Gaulois», qui lève le voile sur l’année où il a passé le bac.
Magyd, c’est une voix, un style d’écriture. Des textes percutants pour Zebda, un long cri d’amour à la République dans une lettre ouverte, «Carnage», écrite avec son sang et ses tripes après les attentats du Bataclan. Magyd, c’est aussi un formidable attachement aux valeurs de ce pays par celui qui revendique tête haute, clame et déclame, «oui, je suis patriote, Français, Gaulois, défenseur de la République… il faut le dire, l’écrire».

Ma mère m’a balancé de l’un à l’autre… j’ai eu deux récits. Un récit obscur, mes origines, l’Islam : «c’est quoi papa ? On vient d’où, on est quoi ?»…Et un récit français, qui me disait : «tu appartiens à ce récit, tu es français, tu es chez toi».


Quel a été le déclic pour écrire le livre ?
[…] L’arrivée de la gauche en 81 marque un rendez-vous manqué avec la génération beur…
C’était une idée phare, de raconter l’arrivée de la gauche au pouvoir, en même temps que la conscience beur qui s’éveille. On avait intégré la gauche, on nous disait que c’était avec la gauche que les beurs auraient une place en France : la fraternité, la République, la liberté de ton et d’expression…[…]

Le rendez-vous manqué est né là, et depuis le précipice n’a fait que s’écarter. On arrive à l’affrontement qu’il y a aujourd’hui et qu’on peut résumer : «puisque vous ne voulez pas qu’on soit musulman, on va l’être, même si on ne l’est pas».

Qu’est ce qu’il faudrait faire ?
Inventer des symboles, des signaux dans lesquels ils peuvent se refléter. Tout le temps La Marseillaise, le drapeau bleu blanc rouge, la France de Vercingétorix à Louis XVIII…Où est-ce qu’on existe dans la nation Française ? Il n’y a pas de symbole où se refléter.

Veut-on une société qui reste blanche ou est-ce qu’on assume l’aspect cosmopolite ? Ne pas avoir donné le droit de vote des immigrés a été une erreur fondamentale, pour l’idée de dire «vous appartenez à la nation».

Même en étant Algérien, tu vas pouvoir voter parce qu’en réalité, et c’est objectivement vrai, tu es Français. Au bout de soixante ans, nos parents ont vécu moins de 18 ans en Algérie… Donner le droit de vote, c’est exiger qu’ils soient Français, et là, tu crées un ciment. […] La liberté, l’égalité, la fraternité, c’est quelque chose qui bout en moi, ce ne sont pas des concepts théoriques. La France est réellement capable de le mettre sur la table. Et pas les autres pays. L’espace musulman ne le propose pas. Je vais régulièrement au Maghreb et je vois littéralement le jour et la nuit, pas un décalage, non : le jour et la nuit ! […]

La Dépêche

Merci à Jesse James

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