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A coups de hache et de merlin, un outil utilisé par les bûcherons, les forces de l’ordre ont fracassé la porte de l’église Saint-Bernard. C’était le 23 août 1996, il y a 20 ans, dans le 18e arrondissement de Paris. A l’intérieur, étaient réfugiées près de 300 personnes, dont la plupart étaient des sans-papiers originaires d’Afrique de l’Ouest. Au milieu d’anonymes venus les soutenir se trouvaient des personnalités comme l’actrice Emmanuelle Béart ou le professeur Léon Schwartzenberg.

Au cœur de l’été 1996, cette lutte des sans-droit africains, née quelques mois plus tôt dans les foyers de travailleurs immigrés de Montreuil (Seine-Saint-Denis), où la tension était devenue trop forte à cause des cartes de séjour qui n’arrivaient plus et des expulsions du territoire de plus en plus fréquentes, avait suscité une puissante vague d’émotion et de solidarité.

Les Français avaient découvert les visages de Madjiguène Cissé et Ababacar Diop, les deux porte-parole et leaders incontestés des « sans-papiers de Saint-Bernard ». Né au Sénégal, Ababacar Diop est arrivé en France clandestinement en juillet 1988. Il y a enchaîné les petits boulots dans des entreprises de services ou de nettoyage, tout en poursuivant des études d’informatique.

Le 18 mars 1996, déçu et humilié de voir la préfecture de Seine-Saint-Denis lui refuser un statut légal alors qu’il avait une promesse d’embauche, une petite fille et sept années passées sur le territoire, il a d’abord rejoint l’église Saint-Ambroise, dans le 11e arrondissement de Paris, qui servait de refuge […]

Le Monde

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