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Il est 11 h 30 au parc public de la gare de Côme. A l’ombre des grands arbres, les migrants se rassemblent par dizaines autour de Lisa Bosia Mirra, qui vient d’arriver. Souriante, la Tessinoise rit et plaisante avec eux. Elle les coache surtout. «Ciao, j’ai reçu ton e-mail», annonce-t-elle à un jeune homme avant d’expliquer à un autre: «Si tu veux demander l’asile en Suisse, tu dois préparer un texte et tes documents. On se voit plus tard dans mon bureau.»

Cette députée socialiste au Grand Conseil tessinois mène une véritable bataille pour aider les migrants bloqués à Côme.[…]«Lisa est comme une mère pour nous tous, raconte Samuel, Erythréen de 22 ans. Elle nous écoute et elle essaie de trouver des solutions.»[…]

Aider les gens dans le besoin, c’est ce que fait depuis plus de vingt ans l’assistante sociale de 44 ans. D’abord comme éducatrice pour personnes handicapées. Ensuite dans l’accueil des requérants d’asile, au sein de la section tessinoise de l’OSEO (Œuvre suisse d’entraide ouvrière). Elle est allée jusqu’à fonder l’Association Firdaus (paradis, en arabe), une ONG d’aide aux migrants. Il lui reste bien peu de temps pour «la lecture en compagnie de mon chat, les randonnées en montagne et le cinéma, aussi».

Mais l’engagement auprès des migrants représente pour Lisa Bosia Mirra «une affaire personnelle, plus qu’un travail.» Elle a grandi dans une famille qui considérait l’accueil comme une valeur phare: «Quand j’étais petite, on a accueilli à la maison une famille marocaine expulsée. Ensuite, j’ai épousé un ancien requérant d’asile, ajoute-t-elle. Tarek a fui l’Irak en 1991, après la première guerre du Golfe. Par contre, on s’est rencontrés dans un tout autre contexte, au Carnaval de Bellinzone!» Ensemble, ils ont un fils de 20 ans.
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Au Tessin, le combat de Lisa Bosia Mirra est remarqué. «C’est une force de la nature», dit Ivo Durisch, membre de la direction du PS tessinois. La politicienne en dérange d’autres. La Lega, qui l’a qualifiée de «paladin des faux réfugiés», lui reproche de faire de l’angélisme et d’inciter les migrants à demander l’asile en Suisse plutôt que d’aider les Tessinois en difficulté. La section cantonale de l’UDC l’accuse de ne pas respecter la loi et le travail des gardes-frontière. «Au-dessus de toute loi, il y a les droits humains», rétorque la militante.[…]

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