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Le Monde revient sur les signataires, «Français et musulmans», d’une tribune publiée par Le Journal du dimanche le 31 juillet qui se sont déclarés « prêts à assumer leurs responsabilités » dans la gestion de l’islam en France.

Le nom de Jean-Pierre Chevènement évoqué par le président de la République, François Hollande, pour prendre la tête d’une fondation les fait douter des intentions du gouvernement. « C’est terrible ! ça nous renvoie à l’indigénat. On n’est pas des majeurs incapables ! », s’insurge Amine Benyamina. « Ça fait un peu bureau des affaires indiennes », relève Madjid Si Hocine.

Après la commotion de l’égorgement du prêtre catholique Jacques Hamel, qui leur a violemment renvoyé l’écho des moines de Tibéhirine, assassinés au printemps 1996 en Algérie, une évidence s’est imposée à eux : le silence n’était plus une option.

Il était devenu urgent que leur génération prenne en main l’organisation de l’islam en France, cet islam dont ils ont hérité la culture. Eux, pratiquants ou non, qui ont intégré l’élite de leur domaine professionnel et possèdent les codes de la République, ont ressenti le devoir de s’impliquer dans cette entreprise. De devenir des acteurs de l’islam.

Leur engagement d’aujourd’hui, ils le décrivent d’abord comme un « engagement pour la France quand la maison France est en train de brûler », selon la formule de la sénatrice (Parti socialiste, PS) de Paris Bariza Khiari. […]

« La jeunesse qui a grandi avec le traumatisme du 11-Septembre aurait eu grand besoin de ne pas être montrée du doigt mais au contraire incluse, plaide Marc Cheb Sun, auteur et directeur de la revue D’Ailleurs et d’Ici. Mais c’est tout le contraire qui s’est passé. Si ce qui fait votre colonne vertébrale, qui vous est si cher [votre religion] est capturé par des gens qui en font un crime et que la société française vous désigne comme le problème, comment se construire ? »

Or il est évident à leurs yeux que les institutions actuelles de la deuxième religion du pays seront incapables de conduire ce combat culturel. Et que le premier responsable de cette impuissance est le pouvoir politique.

Paralysé par divers intérêts en conflit, le Conseil français du culte musulman (CFCM), accusent-ils, est le fruit du choix fait par les gouvernements successifs de faire « sous-traiter » la gestion de ce culte aux Etats d’origine des migrants qui se sont installés en France, au premier rang desquels l’Algérie, le Maroc mais aussi la Turquie.

« L’Etat français n’a jamais voulu un islam de France, accuse Abdel Rahmène Azzouzi, chef du service urologie du centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers. C’est le signe que [les politiques] considèrent toujours l’islam comme une religion étrangère à la République. » Bariza Khiari n’est pas la seule à y voir « des miasmes coloniaux ». « On nous dit : ces gens ne sont pas comme nous, ils n’arrivent pas à s’entendre, ils ont besoin qu’on les organise », enchérit Marc Cheb Sun. […]

Le Monde

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