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Selon une étude de l’Ifop, effectuée entre 2012 et 2016, publiée samedi par Le Monde, les catholiques pratiquants se méfient de plus en plus des musulmans. Les autorités religieuses appellent à plus de tolérance et de dialogue.

Quelques jours après le meurtre du Père Jacques Hamel dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), les propos du pape qui ne trouvait pas ” juste d’identifier l’islam avec la violence” ont choqué des catholiques.

« L’idée d’une concurrence, d’une asymétrie entre la religion catholique, historique mais en déclin démographique, et un islam perçu comme en pleine dynamique démographique » contribuerait à dégrader l’image de l’islam davantage aux yeux des catholiques pratiquants que pour reste de la population, avance Jérôme Fourquet. Cette sourde inquiétude pourrait favoriser des crispations autour des récents propos du pape François sur l’islam.

Les catholiques français sont réputés papistes, mais cela n’a pas empêché certains d’entre eux d’être interloqués par les propos récents de François sur l’islam : « Je n’aime pas parler de violence islamique. (…) Si je parlais de violence islamique, je devrais également parler de violence catholique. (…)

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Certains catholiques ont été heurtés par ce qu’ils ont perçu comme un déni des motivations djihadistes des deux jeunes assassins du prêtre catholique tué en plein culte. Or, cet attentat à la charge symbolique dévastatrice est survenu dans un contexte marqué, depuis plusieurs mois, par une défiance croissante des catholiques, notamment pratiquants, envers l’islam, indique une étude de l’IFOP. […]

Initialement, pourtant, les catholiques se définissant comme pratiquants étaient légèrement plus tolérants que la moyenne des Français envers les signes de la visibilité de l’islam, comme le port du voile à l’école et, dans une moindre mesure, la construction de mosquées. Mais cette relative ouverture aux manifestations de religiosité de la part des adeptes de la confession historiquement majoritaire s’est effacée ces dernières années, au point d’être aujourd’hui inférieure à celle de la moyenne nationale.

Le décrochage entre les catholiques pratiquants et l’ensemble des Français est spectaculairement mis en évidence par la question de l’« amalgame » entre musulmans et islamistes radicaux. En février 2015, après les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, les catholiques pratiquants ne se distinguaient presque pas du reste des Français […] Mesuré immédiatement après l’assassinat du Père Jacques Hamel, après la série d’attentats qui l’ont précédé, l’équilibre n’a pas changé dans l’ensemble de la population. En revanche, la part des catholiques refusant l’amalgame a reculé de 15 points et celle considérant l’islam comme « une menace » a progressé de 12 points. […]

Ce sont aussi ces catholiques « culturels », éloignés de toute pratique, qui font le plus de différence entre l’accueil de chrétiens d’Orient et celui des migrants en général. « Chez eux, note M. Fourquet, le devoir de miséricorde ne contrebalance pas l’inquiétude sécuritaire et identitaire. » Et ils semblent imperméables aux paroles du chef de l’Eglise catholique.

Le Monde

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