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Angela Merkel fait lundi 15 août sa rentrée dans un paysage politique allemand qui n’a jamais été aussi troublé depuis son arrivée au pouvoir, en 2005. Le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, se doit de répondre à la demande de sécurité, voire à l’angoisse identitaire qui émane de plus en plus de la société allemande et gagne tous les partis politiques, y compris à gauche.

Paradoxalement, celle qui pourrait profiter le plus de cette tectonique des plaques est Angela Merkel. […] sa politique d’accueil des réfugiés est toujours soutenue par les principaux corps intermédiaires : syndicats, fédération patronale et églises, qui jouent un grand rôle en Allemagne. Elle a encore toutes les chances de remporter un quatrième mandat, qui pourrait bien être le plus difficile de sa carrière.

La mission est d’autant plus compliquée que le calendrier électoral est chargé, dans un contexte de montée en puissance de la formation d’extrême droite, la très islamophobe AfD, qui compte ­tirer profit des doutes de la société allemande. Cinq scrutins ­régionaux doivent se tenir d’ici à septembre 2017, date des prochaines élections générales, alors qu’Angela Merkel vient de perdre douze points (avec 47 % d’opinions favorables) dans les derniers sondages publiés début août après les attentats de juillet et le putsch raté en Turquie.

Thomas de Maizière a été chargé de dérouler, dès le 11 août, un arsenal de réformes aux allures de programme politique, visant à «renforcer la sécurité intérieure du pays». Y figurent des mesures pour augmenter les forces de ­police, renforcer les contrôles des réfugiés, faciliter les reconduites à la frontière, ou encore déchoir de leur nationalité les djihadistes binationaux.

Il n’est pas certain que cela suffise. […]

Le Monde

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