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Dans un éditorial consacré à la mort du jeune noir à Beaumont-sur-Oise, le quotidien américain fustige le racisme de la police hexagonale et l’indifférence du gouvernement.


(…) Depuis, les manifestants ont repris à leur compte le mouvement Black Lives Matter, né de l’autre côté de l’Atlantique, se félicite le New York Times, qui ne s’étonne pas de cette réappropriation : «Il y a des différences importantes entre les histoires des relations interraciales aux Etats-Unis et en France, où le racisme prend racine dans le passé colonial français, explique le quotidien. Cependant, il n’est pas surprenant que le mouvement Black Lives Matter trouve un écho en France : les organisations de défense des droits de l’homme ont fait état ces dernières années d’une culture d’impunité, profondément ancrée au sein de la police française, et donnant lieu à des abus à l’égard des minorités», détaille le quotidien américain, qui cite notamment une étude de 2009 sur le délit de faciès, selon laquelle un Noir ou un Arabe (ou perçu comme tel) à six à huit fois plus de chances de se faire contrôler à Paris.
Ce type de discriminations se sont multipliées depuis le début de l’état d’urgence, déclarée après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, poursuit l’éditorial. Et à l’heure de la lutte contre le terrorisme, la recension des abus policiers contre les minorités ne semble pas non plus être une priorité. Le quotidien américain rappelle également la promesse formulée en 2012 par le candidat Hollande de lutter contre le contrôle au faciès, et la décision inédite, fin juin, de la Cour d’appel de Paris de condamner l’Etat pour des contrôles d’identité réalisés à l’encontre d’hommes noirs ou arabes. Malgré cette mise en garde, les députés ont enterré fin juin l’expérimentation du récépissé, censé lutter contre les contrôles au faciès, notamment après que Bernard Cazeneuve a répété que ce n’était pas le moment de jeter la moindre «suspicion» sur les forces de l’ordre.
«Un argument dangeureux» pour le New York Times, qui appelle la justice française à mettre un terme aux discriminations. «L’État islamique a montré qu’il sait exploiter les sentiments de colère et de l’aliénation à des fins meurtrières», met en garde le quotidien, avant de conclure : «Maintenant plus que jamais, la police a besoin d’instaurer la confiance avec les minorités en respectant les droits de tous les citoyens français, quelle que soit leur religion ou leur couleur de peau, et montrer que la justice doit être appliquée de manière équitable.»
Libération

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