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Editorial de Johan Hufnagel dans Libération.
[…] La période est grave et tout doit être imaginé pour parvenir à mettre les terroristes en échec, dans le respect de nos valeurs et de notre Etat de droit. La lutte contre le terrorisme n’a, en revanche, rien à voir avec la surenchère verbale dont la droite fait preuve depuis Nice. Si la droite surdroitise son discours, ce n’est pas dans l’espoir que les propositions qu’elle aligne – elles sont inapplicables ou déjà en cours d’application – règlent demain la question du terrorisme.

La vraie raison est strictement électoraliste : chacun des candidats déclarés ou non à la succession de François Hollande n’entend pas se laisser déborder par plus droitier que lui. D’abord à la primaire de la droite en novembre. Ensuite à l’occasion de la présidentielle en mai 2017.
La crainte de ces candidats, c’est que si la droite ne répond pas à la colère des Français, c’est le Front national qui tirera les marrons de ce feu.
Résultat de l’analyse : il faut taper, encore taper, taper encore plus fort (sur les juges, les droits de l’homme, les «arguties juridiques», et même la constitution…) et s’aligner sur les positions de l’extrême droite. Tout en restant un cran en dessous du corpus lepéniste. L’exercice est compliqué et dangereux. Compliqué, parce que rien ne dit, en dehors de la croyance que ça a failli marcher en 2012, que la méthode fonctionne.
Dangereux, parce que le FN n’a même plus besoin de faire dans la surenchère ou d’arriver aux affaires pour que ses idées occupent l’espace médiatique. Elles finiront par s’appliquer grâce à une droite revancharde mais convaincue d’être moins pire que le FN. Cela offre un boulevard au Front national, dont les idées se retrouvent ainsi validées par la droite de gouvernement. La droite est-elle prête à jouer quitte ou double en période trouble ?
Libération

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