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Face au climat créé par les attentats à répétition, l’islam de France doit de lui-même déclarer un moratoire sur les prières de rue et le port du voile pour entamer le dialogue, estime le politologue Abderrahim Hafidi.
Professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris, Abderrahim Hafidi, 53 ans, est aussi présentateur de l’émission « Islam » sur France 2 et conseiller du ministre marocain des Habous et affaires religieuses. ( medias24)

Les musulmans doivent comprendre que leur salut et la reconnaissance de leur présence définitive sur la terre de France exigent qu’ils prennent le train de l’histoire en marche en raccrochant leur locomotive vers une direction commune.


Cette fois, tout semble indiquer que la coupe est pleine et que la digue de patience dont ont fait preuve les Français risque de céder. Comme nous, ils sont choqués, désespérés et en colère après le massacre de la promenade des Anglais, survenu le 14 juillet à Nice, et l’assassinat crapuleux d’un prêtre, perpétré le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Martime).
Cependant, ce n’est plus rassurant. Car il ne suffit plus de pérorer sur le fait que « l’islam n’y est pour rien », que la religion islamique est une religion « de paix », que les criminels qui se drapent dans les oripeaux sanglants des victimes innocentes de l’islam pour commettre leurs sales forfaits ne sont pas de « vrais musulmans »…
Mais la bonne foi ne sauvera pas leur foi. Il leur faudrait changer de logiciel, repenser radicalement le sens de leur présence, et redéfinir le périmètre du pacte qu’ils comptent définitivement parapher avec la société devenue – en dépit des suspicions – la leur. […] Il est donc impératif qu’ils observent un moratoire conduisant à cesser tout ce qui est de nature à semer la suspicion par temps de colère. S’abstenir de prier dans la rue : cet acte serait de nature à apaiser la société et à offrir le geste symbolique que les musulmans, forts de leur droit de pratiquer leur culte, savent trouver le compromis en temps de troubles.
Comprendre que certains comportements vestimentaires, notamment le port intégral de l’habit religieux, signifient pour nos concitoyens non musulmans un refus du vivre ensemble en se barricadant dans une posture d’exclusion. […] Le Monde

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