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A Saint-Denis (93), ville de 110 000 habitants aux 135 nationalités, «il n’y a pas de tensions, mais de l’inquiétude», reconnaît le maire, Didier Paillard (PCF).

En quelques pas dans le centre-ville, on croise, sous un soleil de plomb, aussi bien des étudiantes en tenue estivale que des Africains en boubou et des mamans voilées jusqu’aux yeux.

A Saint-Denis, la communauté musulmane se sent relativement protégée. « Je n’ai pas eu d’écho du moindre incident, pour l’instant, assure Ahmed Jamaleddine, trésorier de la principale mosquée de la ville. Ici, les gens ont appris à connaître l’islam. »


«Ces attentats, ce n’est pas bon pour nous», souffle Karim, sans-papiers tunisien de 26 ans, traînant à l’ombre des bureaux tout neufs de la Porte-de-Paris, à la sortie du métro. Ce livreur de pizzas reconnaît la jouer profil bas : «Je ne veux même pas parler en arabe avec d’autres Maghrébins.» «Pour l’instant», précise-t-il, il n’a pas remarqué de changements dans le comportement des habitants. «A Nice, ils ont peut-être moins l’habitude de vivre ensemble», estime Yannick, colosse de 31 ans, un Antillais chrétien. «Mais on me prend souvent pour un musulman, avec ma barbe !» précise-t-il en plaisantant.
« Honnêtement, tout s’est bien passé à Saint-Denis. On a un voisinage assez coloré, mais il n’y a eu aucune tension», assurent Armelle et Mireille, deux retraitées qui ont toujours vécu à Saint-Denis mais qui sont nées en Bretagne. «Tout le monde se connaît un peu ici. Il y a bien quelques problèmes avec le cannabis, mais c’est tout», assure Tibor, un Slovaque qui habite ici depuis 2004. […] C’est à l’extérieur de la ville que les tensions pourraient naître. Stacey, 20 ans, couverte d’un long voile marron qui ne laisse paraître que ses taches de rousseur, l’avoue : « Ici, il n’y a pas de problème. Mais en ce moment, je préfère ne pas aller à Paris habillée comme cela.»
Le Parisien

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