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Il y a un an et demi, dans la prison de Fresnes, Christiane Taubira, alors Garde des Sceaux, inaugurait la première unité dédiée aux détenus radicalisés. Depuis trois autres établissements ont mis en place ce type de regroupement. L’objectif premier était clair : éviter que les détenus impliqués dans des affaires de terrorisme puissent faire du prosélytisme.

Mais aujourd’hui la contrôleuse générale des prisons, qui a réalisé un ensemble de visites dans ces unités, dresse un bilan très sévère. “On peut reproduire un prosélytisme à l’intérieur de ces unités dédiées, parce qu’à partir du moment où on y mettra des personnes qui sont à des niveaux d’ancrage, de radicalisation très différents, ça peut créer des risques de prosélytisme entre eux“, commente Adeline Hazan. Actuellement, 67 détenus sont incarcérés dans ces unités spécialisées.


Recrutement difficile de personnes compétentes, tâtonnement dans les programmes, manque de relations avec les magistrats, et phénomène en croissance exponentielle… Pour Adeline Hazan, la direction de l’administration pénitentiaire n’en est qu’au balbutiement en matière de déradicalisation. Un bilan inquiétant. Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), est très critique sur les premiers regroupements d’islamistes en prison.

«On envoie au front des jeunes qui ne sont pas armés pour cela, n’ont pas les bagages nécessaires et peuvent facilement se faire abuser par des personnes incarcérées dont le fonctionnement n’a rien à voir avec celui des détenus de droit commun. Il s’agit de combattants, de militants pour qui la prison n’a pas le même sens: pour beaucoup, c’est un passage presque obligé qui fait d’une certaine façon partie de leur formation et de leur lutte. Ils ne baisseront pas la garde», poursuit le rapport citant un chercheur.

Premier constat: «l’étanchéité entre les quartiers au sein d’un même établissement pénitentiaire apparaît comme un vœu pieux». D’autres au contraire se félicitent de ce regroupement, qui leur permet, ont-ils dit, «d’être entre nous», ce qui montre bien l’ambiguïté de leur positionnement. Enfin et surtout, la direction de l’administration pénitentiaire est confrontée à un phénomène de masse face auquel elle fait ce qu’elle peut.

Le Figaro

Merci à Lilib

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