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Hebergeur d'imageLe référendum britannique n’a pas donné le résultat escompté par les élites. Elles se demandent dès lors, de plus en plus ouvertement, comment neutraliser son résultat. Une chose est certaine : on se jure qu’on ne se laissera plus prendre : on ne fera plus de référendum. Le référendum ne serait pas un mode de consultation accordé aux exigences de la démocratie. Il libérerait les passions et pousserait le peuple à s’approprier la question qu’on lui pose, en l’investissant d’une signification autre que celle qui lui est prêtée par le système médiatico-politique. En gros, on reproche au référendum de politiser la politique, de la délivrer de la gangue gestionnaire et juridique.

“Par exemple, on ne pardonne pas au peuple d’avoir fait un lien entre la souveraineté britannique et l’immigration massive : ce serait un lien interdit.”

Évidemment, la disqualification du référendum s’appuie aussi sur une disqualification du peuple : celui-ci ne serait pas habilité à se prononcer sur une question aussi complexe que celle de son appartenance à un cadre politique ou un autre. La question de l’appartenance de la Grande-Bretagne serait trop complexe pour lui. Le peuple ne serait pas rationnel : ce serait un animal étrange, inquiétant, qu’il faudrait domestiquer en l’empêchant de faire trop de mal. Les démagogues joueraient avec ses craintes. Depuis ce matin, on nous explique que les électeurs du Leave étaient insuffisamment éduqués, qu’ils étaient trop vieux, qu’ils n’étaient pas assez modernes. L’électorat du Brexit serait composé de rebuts indésirables au sens commun intoxiqué. La marche de l’histoire ne saurait s’encombrer d’un tel bois mort. (…)
Que faire pour se débarrasser du peuple: telle est la question ? En temps normal, on judiciarise la politique : on passe de la souveraineté populaire au gouvernement des juges. On technocratise aussi la vie politique : il faudrait dissoudre la charge politique des enjeux électoraux pour les transformer en questions strictement techniques.

Mais lorsqu’on pose ouvertement la question d’un peuple à un ensemble politique, que faire? Comment faire taire le peuple. La solution prescrite depuis près de 24h, c’est tout simplement de cesser de le consulter. (…)

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