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Tribune de Clément Ghys journaliste à Libération sur le livre de Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la République, “Les blancs, les juïfs et nous”.
Sur la question légitime du legs colonial, la figure de proue du Mouvement des indigènes de la République signe un brulôt déterministe : Blancs, juifs et arabo-musulmans sont présentés de façon si caricaturale que la thèse du livre s’en trouve invalidée, éclipsant de justes indignations. […] Ses positions sur le féminisme, le racisme, l’islamophobie, les questions post-coloniales suscitent l’adhésion d’autres, emportés par sa verve de pasionaria.

«Notre présence [celle des indigènes, ndlr] sur le sol français africanise, berbérise, créolise, islamise, noirise la fille aînée de l’Eglise, jadis blanche et immaculée.» Soit pour la première partie, et tant mieux que la France se métisse. Mais quand a-t-elle été «blanche et immaculée» ? Comme tout pays, elle n’a été que millefeuille de populations et de cultures, de religions, de migrations…
Que Le Pen fasse mine de l’ignorer, on s’y attend, que Houria Bouteldja aussi, c’est plus problématique. En somme, elle fait sienne la rhétorique de l’extrême droite, qui fait de la France une contrée virginale, blanche, et chrétienne.


Les Blancs, les Juifs et Nous : tout le problème est déjà dans le titre. Car l’essai de Houria Bouteldja est divisé en trois parties : l’une sur la blanchité dominatrice, l’autre sur l’identité juive et, enfin, une dernière sur la question des indigènes. En préambule, elle précise que ces catégories sont utilisées dans leur sens «social et politique», et non dans le déterminisme biologique. Mais aucun de ces mots ne peut être utilisé au hasard, comme si d’autres ne lui avaient pas apposé un sens, aucun ne peut se trouver au milieu d’une telle logorrhée haineuse et se jouer des faits historiques. […] Houria Bouteldja s’adresse aux deux premières catégories. Les «Blancs», elle les invite à imiter Genet et à se débarrasser de leur blanchité. Aux «Juifs», à renoncer à Israël et à redevenir les indigènes qu’ils étaient autrefois. […] Libération

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