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11/05/2016

Pierre Moscovici, commissaire européen en charge de l’économie, a déclaré le 8 mai qu’il ne «croyait pas aux origines chrétiennes de l’Europe». Pour Maxime Tandonnet, la négation de l’histoire, de la connaissance des faits et du passé est devenue l’un des piliers de l’Europe moderne.
D’un point de vue historique, la négation des racines chrétiennes de l’Europe est une contre-vérité. […] Jusqu’au XVIIIe siècle, pendant au moins treize siècles, le christianisme est, de fait, le ciment des sociétés européennes. […] Quand M. Moscovici affirme «ne pas croire aux racines chrétiennes de l’Europe», il se situe sur un terrain inapproprié. Le sujet ne relève pas de la croyance mais du savoir. De fait, il prononce des paroles de nature idéologique. Il porte un jugement personnel sur une question qui est de l’ordre factuel.

Dans son esprit, la négation des racines chrétiennes de l’Europe vaut reconnaissance du caractère multiculturel de l’Europe et de sa vocation à intégrer la Turquie. Il opère une confusion, classique, entre histoire et idéologie. Or les deux ne sont pas forcément liées. Rien ne l’empêcherait d’admettre la vérité historique – l’Europe a des racines chrétiennes – et d’ajouter que de son point de vue, l’Europe doit changer, poursuivre sa déchristianisation et sa marche vers une société multiculturelle.

[…] De fait, la négation de l’histoire, au sens de la connaissance des faits, du passé, des racines, est devenue l’un des piliers de l’Europe moderne. Il n’est pas innocent que l’histoire chronologique ait été largement bannie de l’enseignement et des manuels scolaires. La droite au pouvoir n’est pas exempte de tout reproche. N’a-t-elle pas supprimé en 2010 l’enseignement de l’histoire en terminale scientifique au prétexte d’un rééquilibrage entre les filières? Aujourd’hui, le latin et le grec disparaissent du programme des collèges. La «mémoire» n’existe que pour aviver la mauvaise conscience. La connaissance de l’histoire, voire la simple curiosité historique, factuelle, bien au contraire, paraissent vouées à s’effacer.
La logique dominante est celle de la table rase, héritée des idéologies totalitaires du XXe siècle.
L’entreprise de déculturation bat son plein: l’histoire politique et littéraire, les langues anciennes, l’orthographe. L’idéal, conscient ou inconscient, est d’engendrer peu à peu un homme neuf, un Européen parfait, apuré de son patrimoine culturel, religieux, intellectuel.
C’est-à-dire un homme réduit à sa fonction de consommateur et d’agent économique, privé des outils de l’esprit critique et qui se prêtera plus facilement à toutes les manipulations idéologiques y compris extrémistes, de droite comme de gauche.
Le Figaro


08/05/2016


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