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Tribune d’Ayaan Hirsi Ali (Chercheuse associée au Centre de recherche Belfer en science et affaires internationales) dans laquelle elle appelle l’Europe à «limiter et gérer plus intelligemment le flux migratoire» et s’inquiète de la montée des “populistes”.

D’origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali émigre en 1992, âgée d’une vingtaine d’années, aux Pays-Bas. Reçue en tant que réfugiée, elle y fait ses études puis se lance en politique avec le Parti travailliste (gauche). Mais sa ferme dénonciation de l’oppression des femmes dans la communauté musulmane l’amène à rompre avec cette formation et à rejoindre le Parti populaire libéral et démocrate (droite), dont elle sera élue députée en 2003.

Les attaques terroristes de Bruxelles peuvent conduire les Belges, et peut-être d’autres pays européens, à revoir cet équilibre délicat entre liberté et sécurité. Quelle que soit l’issue de cette révision, une chose est sûre : il y aura de nouveaux attentats et après chacun d’entre eux, les citoyens européens verront leurs libertés encore un peu plus entamées sans pour autant qu’ils se sentent davantage en sécurité.

L’Europe court aujourd’hui le risque d’être rattrapée par ses vieux démons : troubles civils, lois d’exception, sans parler de partis populistes peu soucieux de l’Etat de droit et des libertés individuelles.

Si les élites européennes étaient honnêtes avec elles-mêmes, elles admettraient qu’un nombre non négligeable d’immigrés musulmans arrivés avant les « printemps arabes » entrent dans la catégorie des importuns, des fanatiques ou des fainéants. Il y a parmi eux des gens capables de s’adapter, mais ils ne sont pas forcément la norme.

Il s’agit d’un problème chronique qui ne se limite pas au terrorisme islamique. Conséquence de l’«islamisation » rampante, dans un nombre croissant de quartiers urbains, les jeunes filles et les femmes ne se sentent plus en sécurité dans la rue à moins d’avoir pris des mesures pour éviter le harcèlement sexuel ou pire. Le changement de physionomie de ces quartiers n’est pas uniquement dû à l’immigration. Il y a des établissements scolaires, des écoles coraniques et des mosquées qui instillent systématiquement dans le cœur et l’esprit des jeunes immigrés ou issus de l’immigration un rejet de la liberté et de l’égalité, qui sont censées être les valeurs fondamentales de l’Europe. […]

Près de 60 % de ces immigrés interrogés estimaient que les musulmans doivent revenir aux racines de l’islam ; 75 % pensaient qu’il y a une seule interprétation possible du Coran à laquelle tout musulman doit se tenir et 65 % disaient que les règles religieuses sont plus importantes à leurs yeux que les lois du pays dans lequel ils vivent. […]

Le Monde

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