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Quatorze ans après, des dizaines de citoyens, anonymes, hommes ou femmes de presse, anciens candidats, reviennent sur leur soirée du 21 avril 2002. Chacun en garde un souvenir précis. Leurs voix retranscrivent l’émotion qui s’est emparée d’eux au moment où la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le deuxième tour de la présidentielle est devenue réalité. Un choc pour tous les Français, quelles que soient les opinions politiques selon le JDD.

“Il a fallu choisir entre la peste et le choléra”, se souvient Catherine, 44 ans en 2002. Et si c’était à refaire? Elle n’est “pas certaine” de pouvoir le refaire.

Le séisme est violent. Inattendu. A tel point que, quatorze ans plus tard, le souvenir de la soirée est étonnamment précis. Maryline, alors âgée de 38 ans, était en voiture, la radio allumée dans l’attente des résultats. “Ça a été un grand tremblement de terre, se souvient-elle. J’ai appelé une amie qui était à l’étranger, elle croyait que je lui annonçais un décès dans ma famille“, raconte celle qui se définit comme une “traumatisée de 2002”.

En 2002, le vote frontiste est encore rarement assumé. Pourtant Michèle, 58 ans à l’époque, a été marquée par un tractage dans les quartiers populaires du 17e arrondissement de Paris. Certains riverains revendiquent de vouloir glisser un bulletin FN dans l’urne. “Pour la première fois, la parole était libérée“, se souvient cette militante centriste. Michèle n’est donc “pas si étonnée” du résultat, qu’elle apprend à 23 heures, en rentrant du bureau de vote qu’elle présidait. “A l’époque, il n’y avait pas de smartphones!“, s’amuse-t-elle aujourd’hui.

“Philippe, électeur d’extrême gauche âgé de 57 ans à l’époque, s’emporte : “Ce qui m’a frappé, c’est cette peur panique généralisée, comme si d’un seul coup Hitler allait arriver au pouvoir!”

Lors de la manifestation du 1er mai, qui réunit 1,3 million de Français, un record depuis la Libération, cet ancien économiste est interloqué par le silence, l’absence de slogans et de mobilisation politique, reflet, selon lui, de la peur “irrationnelle” des Français. […]

Le JDD

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