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Le mouvement Nuit debout qui prend racine place de la République souhaiterait mobiliser en banlieue. Pour l’instant, l’initiative a fait chou blanc : Nuit Debout a du mal à franchir le périph…

Principal mot d’ordre (voire le seul) de la Nuit debout : la convergence des luttes. Il était donc logique que le mouvement cherche à faire des petits dans les quartiers populaires de la périphérie parisienne. Manière aussi de se défaire de l’accusation d’être un mouvement qui cultive l’entre-soi bobo….

“Les nuits debout, on les a déjà faites en 2005”, allusion aux émeutes urbaines parties de Clichy-sous-Bois, grince un jeune lors du rassemblement organisé dimanche soir à Bobigny. Une professeur d’histoire-géo évoque la “résignation” des banlieues, et le “fossé” des préoccupations entre les jeunes de République et ceux des quartiers.

Problème : cette démarche peine pour l’heure à dépasser les cercles associatifs traditionnels. Ivry, Saint-Denis, Cergy, Mantes-la-Jolie… Une quinzaine de villes au-delà du périphérique ont déjà accueilli au moins une Nuit debout, à la suite de celle organisée à Montreuil le 8 avril, une semaine après le lancement du mouvement à Paris.

Le 10 avril, une “commission banlieue” se mettait en place à République. Mais dès le 4 avril, David Cousy, un militant associatif de Créteil, avait lancé sur Twitter le mot-clé #BanlieueDebout, pour permettre une mobilisation “autonome”. “J’étais agacé d’entendre à République qu’il fallait envoyer des délégués pour expliquer aux gens de banlieue comment faire“, raconte ce président de l’association Créteil 3.0, convaincu qu’un “transfert vers les quartiers populaires est en train de s’opérer“.

Pourtant, rares sont les habitants issus de l’immigration à s’exprimer dans ces premières “Banlieues debout”, qui réunissent entre quelques dizaines et 200 personnes. “On n’arrive pas à sortir des réseaux habituels de militants, déjà politisés“, constate Aurélien Franckel, membre du Club des acteurs citoyens 93. “Au pied des immeubles, au quotidien, il y a plein de conversations. Mais la Nuit debout, ça ne leur parle pas“, estime ce cadre territorial en Seine-Saint-Denis. […]

Le Point

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