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Tribune de l’écrivain d’expression néerlandaise David Van Reybrouck intitulée « Pourquoi la Belgique gère-t-elle aussi mal les fractures récentes ? ».

“Ce pays doit enfin apprendre à ne pas se limiter à colmater les failles entre les groupes de population qui étaient ici en 1830, mais aussi avec les groupes qui sont arrivés après 1960”.

Les premières victimes de cette lutte entre néerlandophones et francophones étaient les individus qui ne pouvaient s’identifier à aucun de ces deux groupes : les allochtones dans les villes paupérisées de ce pays. Les négociations gouvernementales interminables les confortaient dans l’idée que la politique belge n’était ni de leur ressort ni de leur intérêt.

Peu de pays de l’Union européenne accusent un écart aussi grand entre élèves autochtones et ceux d’origine étrangère que la Belgique. Il y a peu de pays de l’Union européenne où les personnes issues de l’immigration (dites allochtones) ont autant de mal à trouver du travail. Aucun autre pays européen n’a fourni autant de combattants pour la Syrie que la Belgique. Ne le savions-nous pas ?

Si, nous le savions. Depuis plus de dix ans, les sociologues préviennent que la scolarisation des allochtones bat de l’aile. Bien que les élèves d’origine belge se classent bien dans les tests internationaux, le fossé qui les sépare des enfants et des jeunes issus de l’immigration ne fait que s’élargir.

Vingt-huit pour cent de ces derniers quittent l’école sans avoir obtenu de diplôme d’études secondaires. A l’âge de 17 ans, 68 % d’entre eux ont redoublé au moins une fois (chiffres de l’enseignement francophone). Nulle part ailleurs en Europe, la ségrégation entre les écoliers «blancs» performants et les élèves allochtones n’est aussi grande qu’en Belgique. […]

Le Monde

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