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Mardi 29 mars, les habitants du quartier Château-Rouge, dans le XVIII e arrondissement de Paris, réunis derrière l’association la Vie Dejean, seront au tribunal administratif, avec une procédure quasiment inédite : un recours indemnitaire introduit contre l’Etat et la Ville pour «rupture d’égalité». En clair : les habitants du quartier estiment ne pas bénéficier, en termes d’hygiène et de sécurité, de la même protection que leurs concitoyens parisiens. Ils réclameront 20 000 € à l’Etat et autant à la Ville de Paris, au titre du préjudice moral.

Ils se qualifient eux-mêmes de « petit village gaulois ». Mais ici, point de potion magique : leur arme à eux, pour bouter hors de leur territoire les centaines de vendeurs à la sauvette qui y officient chaque jour depuis des années, et les monceaux d’immondices accumulés dans leurs rues, c’est la justice.

“Notre lieu de vie est littéralement livré aux sauvettesqui y font la loi, aux dealeurs et réseaux de prostitution. Quant aux services de nettoyage de la Ville, ils semblent eux aussi nous avoir oubliés. Nous vivons l’enfer depuis une décennie. »


A quelques mètres en retrait du boulevard Barbès, derrière la station de métro Château-Rouge, il est un îlot délimité par les rues Dejean, Poulet, de Panama et des Poissonniers, où les vendeurs à la sauvette ont élu domicile depuis des années. Chaque jour, entre les étals des commerçants du marché de la rue Dejean, et dans toutes les rues alentour, quelque 300 hommes et femmes dressent des tables de fortune en carton sur lesquelles ils présentent une marchandise hétéroclite : des safous (la prune camerounaise), du poisson séché, des accessoires de contrefaçon…
Autour d’eux, la foule est dense, au point d’obstruer parfois complètement le passage des piétons, l’atmosphère est tendue et les agressions verbales permanentes… entre deux interventions de police qui se soldent invariablement par le retour en force des vendeurs, dès le départ des forces de l’ordre. Et chaque soir, à la tombée de la nuit, le même scénario : le quartier, enfin vidé de ses marchands, se transforme en décharge à ciel ouvert où se mêlent montagnes de cartons, de plastiques et d’objets abandonnés. […] Le Parisien

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