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Fin de partie. Berlin laisse dix jours à la Turquie pour prouver sa bonne foi en réduisant «considérablement» l’exode de réfugiés et de migrants traversant la mer Égée, faute de quoi l’Europe ne pourrait plus échapper à la fermeture en série de frontières nationales.

«Pour Schengen, ce pourrait être le signal de la fin», concède un ambassadeur.

L’ultimatum, lancé par le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, vise autant Ankara qu’Athènes et les autres capitales, celles qui ont jusqu’ici laissé le flux des nouveaux arrivants remonter jusqu’à la République fédérale. Le calendrier, lui, ne doit rien au hasard: dans dix jours précisément, un sommet UE-Turquie tirera le bilan d’un «pacte» qui n’a jusqu’ici suscité que des frustrations, des deux côtés. Après une brève accalmie, les arrivées repartent à la hausse dans les îles grecques, 20.000 par semaine, non loin des records de l’automne.

«Angela Merkel est aussi pressée par une échéance intérieure : moins d’une semaine plus tard, le 13 mars, son parti chrétien-démocrate risque de perdre des plumes au profit de l’extrême droite lors de trois élections régionales cruciales, Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt. Elles pourraient donner lieu à un vote sanction, le premier de dix mois d’une crise qui a entamé le capital politique de la chancelière.

Comme pour crédibiliser le risque d’un verrouillage généralisé, l’Europe insiste pour que la Grèce commence à renvoyer les déboutés du droit d’asile vers la Turquie, plutôt que de laisser filer tout le monde vers le Nord, ainsi qu’elle l’a fait jusqu’ici. À huis clos, Thomas de Maizière a demandé au ministre grec de l’Immigration, Yannis Mouzalas, de recourir enfin à l’accord gréco-turc de «réadmission» (refoulement vers le pays d’origine). Un responsable français pousse à une opération symbolique: un ferry, chargé de migrants expulsés, qui ferait la traversée en sens inverse, des îles grecques vers la côte anatolienne. Theresa May, ministre britannique, enchaîne: «Aux yeux des réfugiés, il faut enfin casser la certitude que s’embarquer sur la mer Égée, c’est décrocher un ticket pour l’Allemagne. » […]

Le Figaro

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