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Devant son café qui refroidit, Fouad triture nerveusement son passeport. Comme un symbole. Las, ce quadragénaire sait bien qu’il va pourtant devoir le rendre aux autorités. Avec quatre autres binationaux, ce Franco-marocain est convoqué, ce mercredi dans une préfecture d’Ile-de-France, pour remettre officiellement les preuves de leur nationalité française dont ils ont été déchus.

La nouvelle leur est parvenue le 7 octobre 2015. Bien avant que le Bataclan ne se transforme en théâtre des horreurs. Bien avant surtout que les élus de tous bords ne s’écharpent sur l’intérêt d’étendre cette déchéance de nationalité « à tous ». Aujourd’hui controversée, la mesure concerne en réalité les binationaux depuis que le Code civil et son article 25 existent. Fouad, Attila, Redouane, Bachir et Rachid font donc partie des treize personnes à qui elle a été appliquée depuis 1973.

(…) Leurs ennuis remontent en fait au 16 mai 2003. Ce jour-là, une dizaine de terroristes se font exploser à Casablanca (Maroc), faisant 43 morts, dont trois Français. Dans la foulée, Fouad et ses comparses sont arrêtés en France. Les enquêteurs leur reprochent d’avoir connu certains des kamikazes. Ils sont condamnés pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ».

« On a toujours clamé notre innocence, souffle Fouad. Mais on n’avait pas les moyens financiers de faire appel du jugement. Alors, on a choisi de purger notre peine. En sortant de prison en 2010, on croyait pouvoir tirer un trait sur tout ça. »

(…) 20 minutes

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