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Haut fonctionnaire ayant détesté son passage dans une banque, la nouvelle ministre de la Culture Audrey Azoulay est une femme de gauche, marquée par une enfance franco-marocaine pleine de livres et de débats. Elle se confie pour la première fois.

À la regarder, ils s’habitueront. Dans un remaniement sans sens et sans saveur, elle est l’inconnue et pourtant le symbole, l’antidote à une France qui se divise. Audrey Azoulay incarne un pays ouvert, généreux où les juifs et les musulmans deviennent amis, une France du mélange, une France des valeurs, des livres.

Le nouveau ministre de la Culture se raconte pour la première fois. “J’ai grandi dans un milieu très à gauche”, confie-t-elle. Un milieu “politisé sur le conflit israélo-palestinien. Mais à la maison, on ne parlait pas beaucoup de politique intérieure, plutôt de politique internationale”, se souvient la fille d’André Azoulay et de Katia Brami. Son père est le conseiller du roi du Maroc, Hassan II puis Mohammed VI. […]

Ses grands-parents, ses parents n’étaient pas français. “Ce n’était pas un problème, on ne parlait jamais de ces questions à l’école. J’ai eu une meilleure amie japonaise, puis néo-zélandaise, les copines de mes sœurs étaient iraniennes.” Des années bénies où le mélange était la règle. “Je n’ai aucun souvenir de querelles identitaires, aucun souvenir d’antisémitisme.” On n’est jamais aussi juif que dans le regard des antisémites. Pendant ses vingt premières années, Audrey Azoulay n’a jamais eu de problème avec sa religion avant d’intégrer l’ENA : “Ce fut un choc, j’y ai découvert fortement l’antisémitisme vieille France.”

Elle est passée par Dauphine, ­l’Angleterre. “J’ai commencé à travailler dans une banque, j’ai détesté ça.” Elle intègre alors Sciences-Po puis l’ENA sans vraiment savoir quel sera son avenir. À la sortie, Audrey Azoulay choisit la culture, plus particulièrement l’audiovisuel public.

“J’ai appris à travailler pour de vrai. À l’ENA, on fait semblant. La culture, c’est toujours une bataille, il faut convaincre, se battre.” C’est l’époque du gouvernement Jospin. Une période qui se termine tragiquement, le 21 avril 2002. Son fils n’a que quelques mois, elle a organisé une soirée électorale chez elle avec des copains. Le Pen est au second tour de la présidentielle. “Ce soir-là, ce sont les larmes, la honte, on est descendus dans la rue.” […]

Le JDD

Merci à fran95_5

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