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Les préjugés antisémites sont loin d’avoir disparu. Les sondages récents montrent qu’une forte proportion de Français pensent que les juifs sont riches ou qu’ils ont une forte influence dans la société. Depuis quelques années, cet antisémitisme primaire connaît un nouvel écho.


10 ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, Salomon Malka, directeur de “L’Arche, le magazine du judaïsme français”, brosse pour FigaroVox un portrait du judaïsme de France aujourd’hui.

L’assassinat du jeune Ilan Halimi remonte effectivement à dix ans. Etait-ce le début des tourments? On peut bien entendu remonter plus loin, aux attaques contre des lieux juifs au début des années 2000, ou au meurtre de Daniel Pearl…Mais cet essor d’un antisémitisme qui recycle et réactive les vieux clichés traditionnels tout en étant violent et meurtrier, cela est nouveau en France.

On avait un antisémitisme résiduel d’extrême droite, un antisémitisme d’extrême-gauche dissimulé derrière un antisionisme de façade. On a désormais un antisémitisme djihadiste, le plus dangereux parce que c’est celui qui tue.


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Face au fondamentalisme musulman, une partie de la jeunesse juive est-elle également tentée par une forme de repli identitaire? Peut-on parler de durcissement?

Nous avons sillonné toutes les grandes villes de France, à l’instigation de notre éditeur qui souhaitait qu’on quitte le microcosme parisien. Nous avons découvert que le désarroi était à peu près similaire un peu partout, mais que les réactions pouvaient être différentes. Ici, on s’en va. Là, on se déplace. Là, on se bat. Là encore, à Strasbourg ou à Marseille, l’équation locale joue et le malaise est moins visible. Repli identitaire? Oui, dans certaines franges. Durcissement? Non, nous n’avons pas vu de durcissement.

Le «grand désarroi» de la communauté juive n’est-il finalement qu’un des facettes du malaise français ?

Oui, c’est même le phénomène central. Le malaise, qui a commencé par affecter le judaïsme français s’est étendu à la société tout entière. Tout le monde est ciblé. Tout le monde est menacé. Personne n’est épargné. Les juifs, les policiers, les caricaturistes, le public d’une salle de spectacle, les clients à la terrasse des cafés…Il faut bien dire néanmoins, que les juifs, d’une certaine manière sont soumis au régime de la double peine. […]

Le Figaro

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