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Depuis la mi-janvier, le tout-Hollywood s’agite et s’englue dans un débat houleux sur son absence de diversité. Rappel des faits : pour la deuxième année consécutive, aucun(e) comédien (ne) ou réalisateur (trice) noir(e) n’apparaît dans la liste des nommés aux Oscars. Et malgré l’annonce de mesures « historiques » censées favoriser la visibilité des minorités, la polémique, tenace, continue de rebondir d’un festival à l’autre.

Jeudi 11 février, l’actrice américaine Meryl Streep, présidente du jury de la Berlinale, a tenté de se réfugier derrière un paravent inattendu. Interrogée sur la représentativité des minorités au sein de l’industrie du film, elle balayait les critiques d’un « Nous sommes tous Africains, vraiment ». Pour le moins boiteux. Les réactions vont de l’hilarité au sarcasme : « Il y en a pas parmi nous de plus Africains que d’autres ? », peut-on lire sur un compte Twitter sud-africain.

Or le problème de Meryl Streep – et plus largement celui de l’Académie des Oscars – a peut-être une solution. Un semblant de start-up propose ses services d’extincteur miracle pour l’incendie ethnique. Nouveau-né au sein d’une économie du partage, Rent-A-Minority (Loue une minorité) entend sauver la face de ces spectacles, de ces brochures d’entreprises et autres conférences uniquement composées d’hommes blancs. Un Uber de la diversité, en somme, pour s’éviter de se payer la honte « quand faire vraiment quelque chose pour mettre fin aux inégalités représenterait trop de travail », précise le site. Grâce à Rent A Minority, les photographies officielles pourront enfin comporter une « femme musulmane souriante (garantie non-affiliée à l’Etat islamique, sinon on rembourse) » ou un « homme noir à l’air intello », très pratique quand on fait des blagues racistes, ajoute le site, « puisqu’on ne peut pas être accusé de racisme si on a un ami noir à côté de soi ».

(…) Le Monde

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