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C’est la fin d’un dispositif ancien et très décrié : les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), assurés par des maîtres étrangers.

Aujourd’hui, ils sont 850 professeurs en exercice – algériens, croates, espagnols, italiens, marocains, portugais, serbes, tunisiens et turcs. Près de 80 000 élèves suivent des ELCO à l’école primaire – 5 000 au collège –, à raison d’une à trois heures par semaine, le plus souvent hors temps scolaire.

La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a glissé à plusieurs reprises ces dernières semaines son intention d’y mettre un terme, au motif qu’ils ne véhiculent pas un «enseignement linguistique de qualité» et enferment les élèves dans une «logique d’entre soi». Noyée dans le débat sur les sections bilangues et celui sur la laïcité à l’école, l’annonce est passée quasiment inaperçue.

Et pourtant, dès la rentrée 2016, les ELCO seront progressivement transformés en sections internationales à l’école primaire, comme il en existe déjà une petite centaine sur le territoire. Les élèves de ces sections suivent certains enseignements en langue étrangère, pour lesquels ils sont regroupés en dehors de leur classe. […]

«C’était un dispositif communautaire, souligne M. Levallois, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale. Les ELCO s’adressaient presque uniquement aux ressortissants de ces pays, avec une volonté de les maintenir dans le cadre de leur appartenance culturelle et politique.» […]

Depuis longtemps, un soupçon de prosélytisme religieux pèse sur le dispositif. Le Haut Conseil à l’intégration, dissous en 2012, a maintes fois demandé leur suppression – et ce dès son premier rapport en 1991 –, au nom du « refus du communautarisme » et parce qu’il craignait que certains cours ne s’apparentent à du « catéchisme islamique ».

Aujourd’hui encore, il n’est pas rare de voir un parlementaire de droite ou d’extrême droite s’insurger contre ce supposé « cheval de Troie » du communautarisme – si ce n’est de l’islamisme – dans l’école de la République. […]

Le Monde

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