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C’est une ville dans la ville. 2 204 logements, sept immeubles dont quatre immenses barres de vingt étages chacune et une tour de trente niveaux construits sur 28 hectares, la Rouvière surplombe la baie de Marseille, dans le 9e arrondissement de la ville. Cette immense copropriété de 8 800 habitants, construite en 1962 pour héberger les rapatriés d’Algérie, est devenue au fil des années un village très protégé. Où, à deux pas des calanques et de la fac de Luminy, l’entre-soi est devenu la règle. Et le rejet de l’étranger arabe ou noir une consigne non écrite.

Au nom de la « sécurité », les 8 800 habitants de la copropriété de la Rouvière veillent à rester entre Blancs.

Un résident assure que le conseil syndical a demandé de signaler « tout signe de radicalisation à l’intérieur de la résidence ». Au regard de l’homogénéité très blanche des habitants de la Rouvière, on imagine mal de quel signe il pourrait s’agir.

« On se sent bien à la Rouvière. Les gens sont polis et il n’y a pas de délinquance », remarque d’emblée Jacqueline Tournier. […] Mais c’est surtout pour le « mode de vie » qu’ils voulaient venir, disent-ils : « C’est pas les quartiers nord, ici. » […]

Mais les mots résument l’atmosphère. Pour expliquer cette vigilance, le syndic parle d’« esprit de famille » : « On veut rester une résidence homogène, un contre-exemple de la mixité culturelle», avance Gilles Sindt. Avant de lâcher : «On est encore en France ici, avec des familles qui partagent les mêmes valeurs et la même culture. On ne veut pas de prosélytisme musulman ». Le fantasme de l’invasion se traduit depuis longtemps dans les trois bureaux de vote de la Rouvière. En décembre 2015, aux élections régionales, le Front national y a récolté entre 41 % et 46,5 % des voix.

Le Monde

Merci à Lilib

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