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Par Abdelkader Abderrahmane

Aussi, en ces temps de « musulmanophobie » galopante qui s’ancre tous les jours un peu plus en France, il est sans doute opportun de rappeler à ces femmes et hommes politiques, essayistes, polémistes et autres experts du tube cathodique, ce que la France – et l’Europe dans sa globalité – doit aux musulmans.

Alors que l’Europe médiévale était entourée de superstition, de fanatisme, de fatalisme, et d’autres irrationalités, le monde arabo-musulman, sous l’impulsion des dynasties Omeyyade et Abbasside, représentait au contraire la bayt al hikma, ou la « maison de la sagesse et du savoir ». Et c’est ce savoir qui a permis aux Européens de sortir des ténèbres de l’ignorance dans laquelle ils étaient plongés, débouchant ainsi sur la Renaissance et les Lumières. […]

Très nombreux sont ces hommes et ces femmes qui ont perdu de leur santé en suant nuit et jour sur les chantiers français, les usines Renault, Peugeot, les mines de charbon, les constructions des routes et cités HLM dans lesquelles ils vivent aujourd’hui dans les conditions que nous savons. Ces hommes et ces femmes qui ont toujours été très discrets, ont constamment remercié la France de leur avoir donné l’opportunité de (re)construire une nouvelle vie. Ils ont aussi fondé des familles dont les enfants font la France d’aujourd’hui.

Pour nombre d’entre eux, ces enfants de confession musulmane sont aujourd’hui des femmes et des hommes dont on ne parle pas mais qui, pourtant, œuvrent tous les jours à la science et aux technologies « made in France«  dans les nombreux laboratoires et centres de recherche à travers l’Hexagone. Ce sont des médecins, des dentistes, des cardiologues, des ophtalmologues, des ingénieurs […]

Oui, sans hésitation aucune, la France sans les musulmans ne serait pas la France. A cet égard, il ne faut pas oublier qu’il coule très probablement dans les veines de beaucoup de Français, hommes politiques y compris, quelques gouttes de sang de Boabdil le musulman, qui capitula sous les coups de boutoir de la Reconquista.

Le Monde

Merci à Lilib

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