Fdesouche

09/01/2016

L’islam associé à l’étranger, à l’islamisme, au terrorisme… Dans les manuels scolaires, les préjugés sur les musulmans et l’islam ont la vie dure, à en croire l’étude de deux chercheurs, la sociologue Béatrice Mabilon-Bonfils et l’historien François Durpaire, dans leur ouvrage paru jeudi 7 janvier, Fatima moins bien notée que Marianne  […]

Les deux auteurs ont procédé à une analyse lexicale de quinze manuels d’histoire destinés aux élèves de 2nde, 1re et terminale du lycée général en usage cette année, ainsi que neuf manuels destinés aux professeurs, publiés par les principaux éditeurs scolaires. Il en ressort deux constats. D’une part, quand le mot « islam » est présent dans une réponse, il est très souvent associé aux termes « attentats », « islamisme », « terrorisme », « 11-Septembre », « Ben Laden » ou « Al-Qaida ». D’autre part, cette religion apparaît comme étrangère à la France. […]

« Une telle représentation de l’islam peut conduire à alimenter une phobie et à produire une vision caricaturale de cette religion. Nous plaidons pour des contenus plus inclusifs, qui éduquent au vivre ensemble plutôt qu’à la peur. » […]

Dans les manuels, « l’islam n’est abordé que sous l’angle des conflits internationaux récents […] Cet accent mis sur la conflictualité conduit à véhiculer une image erronée de l’islam. On pourrait aussi s’intéresser à l’accroissement des échanges, la mondialisation, la sécularisation des sociétés à laquelle, justement, l’islamisme vient en réaction. » […]

L’image de l’islam dans les manuels serait « dépassée et simpliste », selon l’étude de l’institut allemand Georg Eckert, portant sur les manuels de cinq pays européens, dont la France. Elle tendrait à nourrir la perception d’une religion menaçante pour l’Occident et en contradiction avec les valeurs de la République […]

Résultat, à l’issue du lycée, « les élèves n’auront entendu parler de l’Islam et des musulmans que comme source de problèmes, nationaux ou internationaux ».

Le Monde


08/01/2016

Nouveau libre de François Durpaire :

Fatima moins bien notée que Marianne pour un devoir équivalent, Issam et Kader plus punis que Mathieu pour un même comportement, des écoles publiques qui concentrent 90 % ­d’enfants musulmans quand d’autres n’en comptent aucun, des manuels scolaires qui réduisent l’islam à l’islamisme… Il ne s’agit pas là d’impressions jetées en pâture au débat polémique, mais du résultat d’années d’enquêtes et de recherches ­scientifiques.
Cette réalité a des conséquences. En janvier 2015, les ­réactions de certains élèves lors de la minute de silence en hommage aux victimes des attentats contre Charlie Hebdo questionnent sur le degré d’adhésion à notre République. Les attaques du 13 ­novembre 2015 interrogent sur le ressentiment de jeunes radicalisés qui ont fait leur scolarité au sein du système éducatif français.
François Durpaire et Béatrice ­Mabilon-Bonfils n’en sont pas ­restés au simple constat. Ils ­proposent une « laïcité d’inclusion » en mesure de faire de l’école une arme puissante ­d’intégration, meilleur rempart contre les haines.

L’Aube

Fdesouche sur les réseaux sociaux