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Si tu ne nous embauches pas, le chantier s’arrête»: c’est ce qu’entendent de nombreux responsables de chantiers du BTP dans les quartiers sensibles à Marseille. Rackets, pressions à l’embauche, menaces, extorsions à la sous-traitance font désormais l’objet de toute l’attention des autorités.


Longtemps ces infractions sont passées sous les radars de la police et de la justice car les entreprises préféraient souvent acheter leur tranquillité. Ce n’est plus le cas.

Lorsqu’il avait rencontré des représentants de la police et de la justice, le responsable d’une grosse entreprise de BTP l’avait prédit: le chantier de la «L2», grand contournement autoroutier de Marseille de l’Est au Nord, dont le chantier a redémarré il y a un an et demi, allait traverser «des quartiers à problèmes» et «gêner» un certain nombre de gens. «On sera rackettés». […]

Et lorsque les entreprises cèdent – ce qu’elles font souvent -, leurs ennuis ne sont pas terminés. Les pièces d’enquête consultées par l’AFP dressent un portrait peu flatteur des salariés ainsi recrutés: refus du port du casque car “ça fait tomber les cheveux”, chute à scooter qu’on tente de faire passer en accident du travail, heures de travail passées à laver les voitures du quartier, vol des clefs des engins, absences répétées puis pressions pour se faire noter présent… […]

«Sur un chantier, un employé s’est battu avec un contremaître parce que les autres ouvriers faisaient du bruit et l’empêchaient de dormir!» raconte une source proche du dossier. […]

Cette criminalité faisait partie jusque-là des “chiffres noirs” de la délinquance, selon M. Ribes : des faits non portés à la connaissance de la police et de la justice, et qui n’existent donc pas officiellement.
Avant la mise en place du dispositif, le parquet n’était saisi d’aucun dossier de ce type.

Cette criminalité avait pourtant un coût: autour de 50 millions d’euros par an pour les seules Bouches-du-Rhône comprenant les vols, les dégradations ou incendies de matériel et les pertes d’exploitation liées à des chantiers arrêtés ou ralentis, selon M. Deveau.

Ces problèmes sur les chantiers “existent partout” en France, précise-t-il. «Je ne pense pas qu’il y ait plus de racket ici dans le BTP qu’ailleurs», abonde M. Ribes.

L’article complet sur maritima.info

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