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Tribune d’Alexandra Laignel-Lavastine, philosophe, essayiste et journaliste sur l’aveuglement des élites et la montée du Front national. Elle vient de publier “La Pensée égarée. Islamisme, populisme, antisémitisme. Essai sur les penchants suicidaires de l’Europe”. Prix de la Licra 2015.

Il se trouve en effet que deux tendances lourdes menacent en Europe depuis quinze ans : la montée en puissance de l’islamisme et celle du national-populisme. Les deux phénomènes ont partie liée, nous le savions… mais nous ne voulions pas le savoir.

On finit, en effet, par se demander si ces antifascistes égarés n’espèrent pas secrètement le retour de leur vieille «bête immonde» préférée. Après tout, ce serait reposant, de vraies vacances  : plus besoin de s’infliger d’épuisantes contorsions mentales face à cet islamo-fascisme dont ils ne veulent pas, dans la mesure où il ne cadre pas avec leur catéchisme binaire dominants-dominés, ici une Europe ontologiquement coupable, là un monde musulman par définition innocent.

Comment en sommes-nous arrivés là  ? Cette question en appelle aussitôt une autre : jusqu’à quand allons-nous feindre, à chaque nouvelle percée du Front national, la surprise et la sidération ? S’il est en passe de devenir le premier parti de France, c’est aussi qu’une partie de nos élites intellectuelles, politiques et médiatiques a longtemps trouvé plus confortable de rester perchée sur Mars et de lui abandonner le monde. Surtout ses réalités déplaisantes, comme les problèmes que posent une immigration de masse d’origine extra-européenne en l’absence de politique d’intégration, la porosité de nos frontières, le prodigieux écho que rencontre l’islamisme dans nos banlieues, la poussée du communautarisme, du sexisme, de l’homophobie et de l’antisémitisme. Toutes réalités enfin officiellement admises en l’espace d’une nuit, entre le 13 et le 14 novembre. Bien tard pour regagner une quelconque crédibilité. […]

Le Monde

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