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En 25 ans, le marché du livre s’est atomisé: deux fois plus de titres sont publiés, mais avec des tirages deux fois moins élevés.
Cette profusion éditoriale n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car ne sont publiés qu’une infime fraction des manuscrits reçus par les maisons d’édition: moins de 1%, selon une étude de François Moreau et Stéphanie Peltier pour le SNE. […] La grande majorité de ces livres sortent dans une indifférence totale. Les médias ont parlé de seulement 15.315 ouvrages différents en 2014, selon la base de données Electre. Récemment, un auteur sélectionné pour le prix Renaudot mais dont aucun média n’avait parlé, a même dû publier une petite annonce dans Libération pour enfin “rencontrer un journaliste curieux”…
Surtout, “pour être vendu, un livre doit être disponible. Or la table des libraires n’est pas d’une longueur infinie. Le nombre moyen de titres disponibles dans les plus grandes librairies n’est que de 50.000. Pour une librairie de taille raisonnable consacrant 100 mètres carrés aux livres, le stock tombe à moins de 15.000“, ajoute l’étude du SNE. Résultat: “Toute nouveauté qui ne rencontre pas immédiatement son public se verra vite chassée des rayons, remplacée par les nouvelles nouveautés de la semaine“. […] “Il y a énormément de livres qui se vendent à moins de 500 exemplaires, tous éditeurs confondus, de Gallimard à Grasset en passant par P.O.L. Et dans ces livres-là, beaucoup ne dépassent pas les 250 exemplaires vendus. En fait, ce n’est pas rare qu’un livre se vende à moins de 100 exemplaires“, expliquaient récemment Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny, à la tête de la petite maison d’édition Tristram.
Des chiffres si faibles que les écrivains pensent qu’ils sont faux: “Certains jeunes auteurs ne croient pas les résultats des ventes, pensant que l’éditeur truque les chiffres pour ne pas payer les droits“. […]

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