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Ils sont économistes, historien, syndicaliste, grand patron, médecin… et tous acteurs de la “société civile”. « Les Echos » leur ont demandé leurs solutions pour lutter contre la montée du Front national.

Stéphane Richard, PDG d’Orange : « En France, les élites sont déconsidérées : impossible de s’exprimer sur le FN dès que vous êtes un chef d’entreprise. J’estime pourtant qu’en tant que patron d’une entreprise de 100.000 salariés qui recrute 2.000 personnes par an et 6.000 apprentis, j’ai des choses à dire. Il faudrait d’abord expliquer aux électeurs FN que, si ce parti accède au pouvoir, cela aura des conséquences immédiates et graves sur l’image de la France à l’étranger : cela rejaillira sur les investissements et sur les marques. Ce serait un choc majeur pour notre économie. […]

Elie Cohen, économiste : “Il faut répondre au mal endémique qui ronge le pays, le chômage. Or, les expériences étrangères montrent que la libéralisation du marché du travail fait baisser le chômage. Nous ne devons plus accepter un taux de chômage structurel si élevé, quitte à faire reculer un peu la protection des chômeurs et des travailleurs. Il n’y a aucune fatalité à avoir 3,5 millions de chômeurs. ”

Martin Hirsch, président de l’Institut de l’Engagement : « Ces électeurs sont d’abord attirés par le populisme plus que par l’extrême droite. […] Une enquête réalisée auprès de jeunes montrait que la majorité des jeunes adhère à l’idée ‘qu’on ne sent plus chez soi ici’ et que “les autres sont une menace”, ce qui n’est plus le cas de ceux qui ont fait leur service civique. Il faut réintroduire les rituels républicains et les marques de reconnaissance.”

Benjamin Stora , historien : « Le problème, c’est d’abord la reconstruction d’un imaginaire historique et politique autour, notamment, de l’histoire du gaullisme. Ce qui constitue le socle idéologique de l’extrême-droite, c’est l’anti-gaullisme. Le De gaulle de 1940. Mais aussi le De Gaulle des années 1960 et de la décolonisation.

Guy Vallancien, urologue, professeur de médecine : « Le seul barrage possible face au FN, c’est la réforme profonde du système politique français. Il faut que les décideurs politiques arrêtent les petits marchandages et qu’ils appliquent le programme pour lequel ils ont été élus. Seule une infime partie des électeurs FN sont de vrais frontistes. Les autres sont juste paumés, parce que ça fait quarante ans que les politiques ne font pas ce qu’ils ont promis. Il faut donc éviter le jeu des désistements, et laisser le FN prendre des régions. Si ni Marine Le Pen, ni Marion Maréchal-Le Pen ne sont élues, vous risquez d’avoir des gens dans la rue : on ne peut pas avoir 40 % des gens qui votent pour elles sans que cela se traduise par une accession aux responsabilités. ” […]

Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA : “Un autre sujet est préoccupant : celui de la progression du FN chez les fonctionnaires. Le blocage des salaires, surtout chez les agents de catégorie C qui ont peu de perspectives de carrière, alimente cela. C’est un enjeu majeur. »

Elie Cohen, Martin Hirsch, Stéphane Richard.

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Merci à Grizzlyman

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