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Retour à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, vingt ans après la signature des accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre dans les Balkans (1992-1995). Si ces accords ont permis de faire cesser les violences entre des communautés qui ont pendant longtemps vécu paisiblement ensemble, ils ont aussi entériné la division de la Bosnie.

Au cœur de l’ex-Yougoslavie, Sarajevo est une ville qui a toujours été à la croisée des cultures et des religions, d’où son surnom d’antan de “Jérusalem des Balkans”. Jusqu’à ce que la guerre éclate au début des années 1990, elle comptait presque autant de catholiques que d’orthodoxes ou de musulmans.

Les mariages entre membres des différentes communautés étaient fréquents et la coexistence semblait fonctionner sans trop de difficultés. En accueillant les Jeux olympiques d’hiver de 1984, Sarajevo se présentait au monde comme un exemple de tolérance et de modernité. Une image dont la population se souvient aujourd’hui avec nostalgie.

À l’époque, la Yougoslavie avait déjà perdu son président à vie et père de la nation, le maréchal Tito, qui avait gouverné pendant près de 35 ans en s’imposant comme le garant de l’unité. Le pays ne le savait pas encore, mais il s’apprêtait à connaître des troubles qui le plongeraient dans une des périodes les plus sombres de son histoire. La montée des nationalismes dans les différentes républiques du pays allait mener à l’éclatement de la fédération yougoslave.

La violence a laissé des traces

En mars 1992, la décision de la Bosnie-Herzégovine de proclamer son indépendance provoque la fureur de Belgrade et du président Slobodan Milosevic, qui, un mois plus tard, envoie des forces serbes encercler Sarajevo. C’est le début d’un siège meurtrier qui dure presque quatre ans et coûte la vie à plus de 11 500 habitants, dont de nombreux civils. Les Bosniaques, qui sont des musulmans de Bosnie, prennent les armes pour défendre la ville et sont rejoints par quelques Serbes orthodoxes et Croates catholiques. Mais les violences laissent des traces indélébiles et un ressentiment profond entre les différentes communautés de Bosnie-Herzégovine.

Vingt ans après la guerre, certains acteurs majeurs de cette guerre vivent toujours à Sarajevo, capitale meurtrie où les stigmates des violences sont toujours apparents. Le constat est frappant : le visage de la ville a radicalement changé, tout comme ses habitants. Les accords de paix de Dayton, signés le 14 décembre 1995 sous l’égide des États-Unis et de l’ONU, n’ont pas permis de régler la totalité des problèmes et en ont même rajoutés, en figeant des frontières internes sur des lignes ethniques.

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