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Elle habite en région parisienne. Depuis plusieurs années, elle vit en état de choc. Son mari, Ryad*[le prénom a été changé], franco-syrien, a “basculé” vers le djihadisme comme elle dit. Myriam*, après avoir raconté son histoire à la DGSI, livre au JDD son grand désarroi sur les ravages de la radicalisation. Au bout de vingt ans de mariage, elle a découvert un autre homme.
Quand avez-vous découvert que votre mari avait “basculé”?
Il y a deux ans et demi, début 2013, une femme que je ne connaissais pas s’est présentée à mon domicile comme étant la concubine d’un ami de mon mari. Cela faisait un an que je vivais pour ainsi dire seule car il s’absentait beaucoup depuis le début du conflit en Syrie, soi-disant parce que sa famille avait besoin de lui là-bas. L’inconnue m’a demandé de m’asseoir. J’ai cru qu’elle était venue m’annoncer qu’il était mort ; cela n’aurait pas été pire… […] Comment votre mari s’est-il radicalisé ?
Il a eu le tort d’aller prendre un sandwich dans un kebab… Il a bavardé avec le propriétaire, un certain Rachid*. C’est lui qui a entraîné mon mari dans sa boue. Ryad lui a raconté que nous avions monté une entreprise, que je l’avais convaincu d’acheter une maison en France plutôt que d’investir en Syrie. Peu à peu, il a commencé à lui mettre des idées dans la tête, notamment que j’étais une mécréante. Mais tout cela n’a rien à voir avec l’islam. Ce sont des voyous.
Votre mari n’a pas été inquiété par la justice ?
Il a eu un redressement fiscal sur les trois dernières années : 61.700 €. La DCRI a ouvert un dossier.

En plus de son passeport français, il a son passeport syrien qu’il utilise pour ses déplacements douteux de manière à ce que l’autre reste “clean”. On a découvert qu’il avait au moins 5 abonnements téléphoniques, des boîtes postales à plusieurs adresses… Il a forcément une fiche S.

Il est donc assigné à résidence ?
Il se cache depuis plus d’un an dans la province de Hainaut en Belgique, où il vit avec la “burqa” qu’il a épousée religieusement en Égypte. Je sais qu’il lui arrive de revenir en France. Une personne de confiance m’a rapporté qu’il se réunissait avec d’autres salafistes à Asnières dans un kebab qui finance le djihad.
Un kebab qui finance le djihad ?
Oui, pour ce genre de personnages, ces restaurants rapides sont pratiques parce que beaucoup d’espèces y circulent. Le fameux Rachid en avait plusieurs à Paris et en banlieue. Aujourd’hui, il n’a plus le droit d’avoir des parts dans un commerce en France. Mais il vit avec une “burqa” qui lui sert de prête-nom. C’est lui qui avait conseillé à mon mari de récupérer un maximum de chèques de clients sans indication de bénéficiaire pour les faire encaisser par un grossiste en viande à Drancy. Rachid se fournissait ainsi pour ses restaurants et mon mari récupérait les espèces correspondantes pour participer financièrement au djihad. Ils ont réussi à sortir ainsi de France 32.000 € en espèces pour les déposer à la Banque islamique, ainsi que 65.000 € du compte de la société. Aujourd’hui, je sais qu’ils continuent leur business, notamment via un restaurant à Levallois et une entreprise en bâtiment qui travaille pour des résidences étudiantes. […] Ne craignez-vous pas pour votre sécurité ?
Après ce qui m’est arrivé, j’aurais peur de quoi? Il faut lutter jusqu’à son dernier souffle. […]

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