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Le musicien catalan, Jordi Savall, voulait se produire le 17 décembre dans plusieurs endroits de la New Jungle, avant de jouer le soir venu à l’église Notre-Dame. L’événement devait s’appeler « Calais Together ». Mais le musicien catalan ne viendra pas. On l’apprend de source officielle, « l’événement est annulé par crainte des troubles. » L’artiste est revenu sur son accord.
Des « troubles » dans la new jungle, le phénomène n’est pourtant pas nouveau. Entre l’annonce de cet événement et vendredi, des échanges ont eu lieu entre Jordi Savall et la municipalité de Calais. On a appris que Jordi Savall demandait des garanties quant à sa sécurité personnelle pour se produire devant les migrants. Ce qui était nourri de bonnes intentions, – « Calais Together » – (on aurait pu dire « Calais Ensemble »), prend d’un coup une tournure pour le moins gênante.

L’association « Sous l’Opalétuvier », basée à Beuvrequen, a médiatiquement bien fait les choses : parrainage par France Musique, papier dans Le Monde etc.

L’aspect sécuritaire était déjà présent dans l’appel aux dons lancé par les organisateurs : « Il faut, en outre, prévoir transports et défraiements divers pour sept musiciens sans compter l’engagement d’agents de sécurité, poste désormais incontournable, par les temps qui courent. » Mais c e samedi, l’organisateur Marc David-Calvet affirmait que Jordi Savall a posé ses conditions à son insu : «Il n’a pas pris la peine de m’appeler et il ne répond pas à mes messages… Il semblerait que Jordi Savall ait trouvé un accord avec la municipalité de Calais pour jouer ultérieurement, dans d’autres conditions. C’est son choix. Quand Rostropovitch a joué devant le mur de Berlin, il l’a fait avec spontanéité. Il ne s’est pas posé de questions… Si Jordi Savall se produit à Calais, nous n’aurons aucun lien avec cet événement.»
Marc David-Calvet contient sa colère, mais il a de quoi être fâché. Le caprice de Jordi Savall a totalement dénaturé l’esprit de « Calais Together ». Pire, il ne fait que stigmatiser un peu plus les migrants.
Ni la mairie ni la sous-préfecture ne répondront aux attentes du violoncelliste ; qui est « artiste Unesco pour la Paix » depuis 2008. On peut supposer que la police a autre chose à faire à Calais que de jouer les bodyguards, fut-ce pour un immense musicien. Du reste, si les migrants lui font peur, M. Savall peut tout aussi bien rester chez lui. Ça nous fait une belle gambe.

Source

Merci à mmathe et Julien271

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