535 euros par mois. C’est le montant du niveau de vie médian des quelque 600 000 personnes reçues dans les permanences du Secours catholique en 2014. L’association caritative publie, jeudi 5 novembre, son rapport annuel, qui montre une fois de plus une accentuation inquiétante de la très grande pauvreté en France. On savait qu’avec la crise la pauvreté gagnait du terrain dans la société française. On sait désormais que le phénomène du plus grand dénuement touche de plus en plus de monde.
[…] Parmi ces plus démunis, les bénévoles ont noté une forte hausse du nombre des ménages sans aucun revenu. Il s’agit de personnes sans droits sociaux, comme les étrangers venant d’arriver sur le sol français, d’autres qui sont dans l’attente d’un dossier administratif bloqué ou encore de familles ne connaissant pas leurs droits ou renonçant à y recourir. L’absence de ressources touche principalement les hommes seuls. Mais une moitié des mères isolées n’ont pour seul revenu que les aides sociales. […]Dans cette catégorie des plus pauvres d’entre les pauvres, la part des étrangers a explosé, passant de 20 % en 2000 à 33,6 % en 2014. Plus de la moitié de ces migrants sont sans statut (soit en attente de statut, soit sans papiers) et, depuis trois ans, leur situation s’est « très nettement dégradée » du fait de l’allongement des délais de traitement des dossiers, souligne le rapport. « Ce sont les personnes qui ont le plus décroché avec un revenu médian de 340 euros. Elles éprouvent les plus grandes difficultés à survivre en France », remarque Bernard Thibaud, secrétaire général de l’association.
