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Dans son dernier livre “Africanistan”, Serge Michailof, chercheur à l’Iris (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), prévient : l’Afrique ne va pas aussi bien qu’on le croit. La crise pourrait bien exploser, et toucher la France en premier.

Bien documenté, chiffres à l’appui, le spécialiste s’inscrit en faux sur l’idée, largement répandue, selon laquelle l’Afrique est un nouvel eldorado économique. Certes, admet-il, le continent a connu un essor considérable en matière d’infrastructures, de développement des nouvelles technologies et des secteurs financiers. Des classes moyennes ont émergé, le niveau de vie s’est amélioré… Mais pas partout. Des régions ont été exclues et sont touchées par des cycles de violences extrêmes qui déstabiliseront les zones les plus prospères.

Par ricochet, l’Europe pourrait être confrontée à des vagues de réfugiés encore plus importantes que celles issues des guerres en Syrie et en Irak.

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Mais le fond du problème, à savoir : une démographie hors de contrôle ; une agriculture largement en panne ; l’absence de perspectives en termes d’emplois ; la perte d’espoir des jeunes ; la faiblesse de l’appareil d’Etat, contrôlé par des groupes qui se disputent des rentes au détriment de toute recherche d’efficacité ; l’influence d’une vague islamique radicale inspirée du wahhabisme ; la circulation des armes ; des zones de repli quasi inexpugnables pour les djihadistes… Tout ceci fait qu’on ne peut pas ignorer le parallèle afghan. […]

Vous interrogez : “L’Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ?” Pourquoi les banlieues ? Par ailleurs, la crise actuelle des réfugiés a montré que la France n’était pas le premier choix des migrants, et pas seulement à cause de la langue…

Les Africains francophones se tournent vers la France tout comme les Afghans anglophones se tournent vers la Grande-Bretagne, pour la simple raison qu’il existe déjà des diasporas sahéliennes en France qui les attirent. Les élites africaines seront assimilées en France sans difficultés excessives mais les ruraux analphabètes se retrouveront dans les ghettos de nos banlieues. Plusieurs démographes spécialisés le disent. […]

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